L’après présidentielle en Mauritanie: quel avenir pour une opposition «divisée, menacée d’effacement»?

Lô Gourmo, vice-président de l'UFP.

Le 23/07/2024 à 10h12

VidéoMohamed Cheikh El Ghazouani a été réélu avec 56,12% pour un deuxième et dernier mandat. Cette victoire est contestée par le candidat malheureux, Biram Dah Abeid. Un épilogue à l’origine d’une crise post-électorale à répétition depuis le début du pluralisme en 1992. Le Sahel est tout proche et la violence terroriste et l’instabilité politique en embuscade.

La réélection d’El Ghazouani en juin dernier, se singularise par un contexte qui dépasse les frontières mauritaniennes et qui est marqué par la violence terroriste et l’instabilité politique dans les pays du Sahel voisins.

Quelle stratégie adoptera l’opposition, dont certains ténors ont décrié les résultats de la présidentielle, pour continuer à exister et surtout pour maintenir la Mauritanie sur la trajectoire du pluralisme? La politique de la chaise vide ne ferait qu’ouvrir la porte à toutes les aventures.

Le360 Afrique est allé à la rencontre de journalistes et de militants politiques qui exhortent les Mauritaniens, pouvoir et opposition, à s’armer de l’esprit républicain qui permettrait des avancées démocratiques, gage d’une gouvernance améliorée.

Cheikh Aidara, journaliste et directeur de publication de «L’Authentique» commente les événements politiques des dernières semaines. Il déplore le comportement d’une opposition divisée, qui a abordé le scrutin présidentiel avec «une coordination» purement théorique, sans un réel contenu concret sur le terrain.

Des divergences qui ont privé les tenants du changement de la moindre chance de peser sur l’issue du scrutin. Au-delà de la défaite contestée du 29 juin 2024, l’homme des médias, invite l’opposition à s’unir autour de l’essentiel pour un engager un dialogue avec le pouvoir. Des concertations qui incluraient toute la classe politique pour un avenir apaisé.

Une démarche à laquelle le président Mohamed Cheikh El Ghazouani devrait également accorder un intérêt particulier, dans le souci de créer les conditions d’un climat politique serein lui permettant d’assurer une gouvernance inclusive au cours de son dernier mandat.

Décryptant l’attitude de l’opposition à l’occasion du scrutin présidentiel du 29 juin 2024, Lô Gourmo, vice président de l’Union des Forces de Progrès (UFP) parti qui a soutenu la candidature de maître Elide Mohamed MBareck, convoque la nature «particulière» du scrutin, pour expliquer le comportement d’une mouvance qui a abordé une bataille capitale en rangs dispersés et même en lambeaux.

Cela, dans le contexte d’un pays, dont la tradition électorale est marquée au fer rouge de la contestation des résultats par une opposition qui n’a jamais été associée au processus électoral. Mais son discours est finalement resté inaudible.

Après ce constat d’absence d’unité, Pr Lô invite l’opposition à se retrouver autour d’une stratégie commune, en vue d’avoir un regard harmonisé sur la vie du pays et surtout engager un dialogue constructif avec le pouvoir, pour éviter «un effacement» de la scène politique pouvant déboucher sur toutes les formes de dérives. Le Sahel est tout proche et la violence terroriste et l’instabilité politique en embuscade. Il invite le pouvoir et l’opposition à créer les conditions d’un véritable souffle républicain, à travers un dialogue devant déboucher sur des réformes vitales.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 23/07/2024 à 10h12