La campagne des 16 jours d’activisme 2025, qui a pris fin le 10 novembre, a néanmoins permis de constater que les violences basées sur le genre sont toujours entourées d’un épais tabou et de lois parfois floues. Toutefois, au cours de ces dernières années, et grâce surtout aux engagements des ONG et aux réseaux sociaux, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer ces violences basées sur le genre.
La législation l’est encore davantage lorsqu’il des «femmes suspendues”, ces épouses séparées de corps de leur époux qui refuse le divorce. Ce dernier entend ainsi manifester son statut de maitre du jeu, avec toutes les conséquences économiques, sociales et émotionnelles désastreuses dans la vie d’un couple devenu fantôme.
Cette pratique et d’autres comportements créent le contexte d’une société dans laquelle 67% des femmes ont été victimes de diverses formes de violence dans un pays musulman.
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Baye Diagana, directrice de Bergefs Consulting, une ONG active dans la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG), sociologue, explique les raisons à l’origine de l’organisation de la soirée. «Ce sont les multiples violences exercées sur les femmes qui ont poussé Bergefs à engager une réflexion avec les segments influents de la société: figure religieuses, leaders d’opinion, artistes, intellectuels, pour un plaidoyer contre les pratiques dévalorisantes affectant les femmes. Nous abordons aujourd’hui la grave question des couples suspendus. Nous avons réalisé un document sur le sujet, pour sensibiliser sur le phénomène».
Aminata Kaba Diakhité, actrice, salue «la présence d’une importante assistance. Je suis actrice dans ce documentaire, qui évoque de manière pertinente, le drame des femmes suspendues maintenues dans les liens d’un mariage inexistant dans les faits».
Pour sa part, Mekfoula Ahmed, actrice explique. «Je suis actrice dans ce documentaire qui dénonce la violence faite aux femmes suspendues. Des personnes abandonnées, à qui le mari refuse pourtant le divorce officiel. Un acte de violence condamnable contre lequel nous sommes mobilisées».
C’est dans cette optique que s’inscrivent les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes lancés fin novembre dernier. Plusieurs manifestations ont été organisées pour sensibiliser sur ces violences et mobiliser des fonds pour combattre le fléau.




