Alors qu'il est établi qu'Abdelaziz Bouteflika n'est plus tout à fait aux commandes du pays, les membres de son entourage continuent à s'accrocher au pouvoir afin de conserver aussi longtemps que possible leurs privilèges. Après avoir soutenu l'idée d'un cinquième mandat, ils se sont tournés vers celle de la "continuité". Selon le site d'information Tout sur l'Algérie, lors d'une réunion tenue en milieu de semaine dans la résidence présidentielle médicalisée de Zeralda, les quatre partis présidentiels ont finalement trouvé une forme à donner à cette idée loufoque de "continuité".
Ainsi, il s'agira surtout de publier, à quelques semaines de la convocation du corps électoral, une lettre adressée aux Algériens par le président Bouteflika. L'objectif est de les appeler à une sorte de conférence nationale souveraine, similaire à celle que le Bénin de Mathieu Kérékou avait initiée au début des années 1990 et que nombre de républiques bananières avaient suivie en exemple pour se mettre sur le chemin de la démocratie.
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Sauf que pour le cas algérien, l'unique objectif est de légitimer la poursuite de la confiscation du pouvoir par l'entourage proche de Bouteflika. Puisqu'au terme de cette conférence nationale, un référendum populaire devrait être convoqué, avec pour but la révision de la Constitution. Selon TSA, tout pourra faire l'objet de réforme "à l'exception de l'identité nationale".
Le but de la manœuvre est de faire en sorte que l'on oublie l'organisation de la présidentielle d'avril 2019, le temps de se pencher sur ce fameux référendum. Cela donnera à l'entourage de Bouteflika tout le temps nécessaire de se maintenir au pouvoir.
Enfin, il ne faut pas s'attendre à ce que la réforme constitutionnelle prive les apparatchiks de leurs prérogatives. Ira-t-on vers la déclaration d'un mandat à vie du président Bouteflika? Rien ne peut désormais être exclu.