En Algérie, il est de moins en moins question d'un 5e mandat pour le président Abdelaziz Bouteflika.
Depuis le départ de celui que l'on a cru inamovible à la tête du FLN, Djamel ould Abbès, l’heure est désormais à la recherche d’une formule visant à prolonger le mandat actuel de Bouteflika à la tête de l’Algérie, à la fin de son mandat actuel, prévu en avril prochain.
La sortie de Mouad Bouchareb, président de l’Assemblée national du peuple (APN) et de l’exécutif provisoire du FLN, ce samedi 15 décembre lors du congrès du FCE, appelant à une «continuité», illustre bien la nouvelle volonté des ténors du pouvoir.
Invité par le président du patronat algérien, Boualem Marrakech, Mouad Bouchareb, après une longue tirade destinée au président Bouteflika, a plaidé pour une «continuité» du pouvoir, devant un public acquis à cette nouvelle formule.
Le nouveau «patron» du FLN n’a donc fait aucunement allusion aux élections présidentielles de 2019 ni à un éventuel 5e mandat pour Abdelaziz Bouteflika.
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En tout cas, l'idée d'une "continuité" semble pour le moment faire consensus, et les dirigeants politiques algériens paraissent acquis à cette idée, pour laquelle de plus en plus de voix parlent même d’une révision constitutionnelle imminente.
Un tel scénario n’est pas à écarter. Le président Bouteflika a d'ailleurs, à deux reprises, modifié la constitution pour pouvoir prolonger son mandat à la tête de l’Algérie.
Après avoir introduit la limitation des mandats à 2 fois, il avait éliminé cette procédure pour pouvoir se présenter pour un 3e mandat et indéfiniment par la suite.
Seulement, si la nouvelle procédure constitutionnelle permet au président de briguer indéfiniment la présidentielle algérienne, un autre facteur semble s’être invité cette fois-ci, pour le scrutin de 2019, dont Boutreflika était pourtant assuré de remporter, tant il était soutenu par tout le monde ou presque, et avait écarté toutes les voix discordantes, y compris celles dans l’armée et la sécurité.
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Selon plusieurs sources, le président algérien "est très souffrant". D’ailleurs, il ne reçoit plus depuis un certain temps les hommes politiques étrangers en visite en Algérie.
Dans ces conditions, l’homme serait dans l’incapacité, selon diverses sources, de mener campagne, voire de déposer sa candidature à la Cour constitutionnelle comme le prévoit la loi. Partant, la parade a été trouvée depuis que Djamel Ould Abbes, l'ancien président du FLN, a été écarté: l’idée d’un report de l’élection est désormais privilégié.
Face à cette situation, l'hypothèse d'un 5e mandat fond comme neige au soleil. L'alternative est donc toute trouvée, et va dans le sens d'une «continuité» de Bouteflika au pouvoir. Pour ménager les suceptibilités des uns et des autres, on parle aussi d’un "gouvernement d’union nationale" chargé d'assurer cette période de transition.
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Mais tous, au sommet de l'Etat, du moins, ne semblent pas être sur la même longueur d’ondes, même dans la coalition au pouvoir. D'ailleurs, une réunion cruciale des leaders des partis composant la coalition présidentielle est prévue pour samedi prochain. Beaucoup espèrent avoir, à cette occasion, une plus grande visibilité sur le devenir de l'appoareil étatique à la sortie de cette importante rencontre.
En effet, Seddik Chihab, proche d’Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, a expliqué que «demander le report sous-entend qu’il existe une situation exceptionnelle, or ce n’est pas le cas. Les règles pour le report d’une élection sont connues et sont même actées et notre pays ne vit pas une crise politique, alors je ne vois pas pourquoi on parle de report. Au RND [Rassemblement National Démocratique, parti menant la coalition gouvernementale, Ndlr], nous ne voyons pas d’éléments qui imposeraient le report».
C’est dans ce contexte que l‘idée d’une énième révision constitutionnelle est annoncée, avec, à la clé, de nouvelles élections législatives anticipées.
Les semaines à venir réservent encore bien des surprises au sommet de l’Etat algérien...