Hier soir, la télévision nationale algérienne (ENTV) s'est contentée de montrer les témoignages de quelques électeurs et s'est bien gardée d'illustrer ce reportage d'images montrant des files d'attente devant les bureaux de votes. Apparemment, la mobilisation des pro-élections a été très faible, contrairement à ceux qui sont venus dénoncer la mascarade.
A Bobigny (Seine-Saint-Denis), quelque 150 manifestants étaient présents devant le consulat où est organisé le vote pour les expatriés jusqu'au 12 décembre.
"Les gens qui venaient voter ont été copieusement insultés", a décrit une source policière. Certains manifestants criaient "+traîtres+", a-t-elle ajouté.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont également rassemblés près du consulat à Paris, pour contester l'élection et dénoncer le pouvoir en place.
"Nous sommes ici comme nos concitoyens et confrères en Algérie pour rejeter l'interférence du militaire dans le politique et demander que le pouvoir revienne aux civils", a déclaré à l'AFP Moussaab, un manifestant.
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Une centaine de personnes ont également manifesté dans le calme devant le consulat à Nanterre, a indiqué la préfecture des Hauts-de-Seine.
A Saint-Etienne, une cinquantaine de manifestants rassemblés devant le bâtiment ont scandé des slogans hostiles au pouvoir algérien en place, a constaté un correspondant de l'AFP.
Outre des drapeaux algériens, ils ont brandi des pancartes "Non au vote", "Non au recyclage du système mafieux" ou "Celui qui vote du 7 au 12 décembre est un traître".
Un service de sécurité privée était présent à l'entrée du consulat pour faciliter l'accès des votants tandis que des policiers surveillaient la manifestation à distance.
Ceux qui pénétraient dans le bâtiment pour participer au scrutin étaient filmés au smartphone et conspués par les manifestants qui les ont traités de "traîtres", "bâtards", "assassins" ou "voyous".
"Les cinq candidats qu'on nous propose ont été mis en place par le gouvernement actuel qui est illégitime. Avant d'organiser des élections, il faut l'installation par l'armée d'un gouvernement de transition qui permette au Hirak (mouvement de protestation lancé en février contre le pouvoir, ndlr) de s'organiser", a déclaré à l'AFP un des manifestants.