Covid-19: après des semaines de déni, le Polisario avoue que les camps sont infectés

Les camps de Tindouf enregistrent des cas de Covid-19.

Les camps de Tindouf enregistrent des cas de Covid-19. . DR

Le 15/07/2020 à 13h50, mis à jour le 15/07/2020 à 13h55

Le Polisario ne peut plus nier. Il reconnaît la présence du nouveau coronavirus dans les camps de Tindouf. Timidement et avec des chiffres sans doute bien en deçà de la réalité, compte tenu du nombre probablement réduit de tests effectués sur place, comme dans l'Algérie voisine.

Selon les sites d'information séparatistes, les camps du Polisario ont enregistré quatre cas suspects de contamination au nouveau coronavirus, dont trois dans la zone dite "infectée". Un état de fait que les séparatistes lient clairement à l'augmentation des cas dans "les pays voisins", une expression visant à désigner, au premier chef, leurs protecteurs algériens.

C'est par un communiqué diffusé hier, mardi 14 juillet, que le Polisario a reconnu la présence de l'épidémie dans les camps de Tindouf, contrairement à ce que claironnaient depuis des semaines leurs prétendues autorités sanitaires. Le discours est donc en train de radicalement changer, au point d'indexer l'Algérie sans oser toutefois citer nommément ce pays. 

En effet, concernant l'origine des infections, le communiqué laconique dit simplement "Et nous appelons tous les citoyens à adhérer aux mesures préventives et aux mesures prises par le Comité national pour la prévention du virus Corona, en particulier avec l'augmentation des cas d'infections dans certains pays voisins".

Le fait est que la situation en Algérie est hors de contrôle, puisque c'est l'un des pays qui réalise le moins de tests du continent. Or, ces camps sous tutelle algérienne doivent certainement avoir une capacité de diagnostic encore plus faible. De plus, la situation pandémique empire dans le sud de l'Algérie et le nouveau coronavirus se propage à un rythme autrement plus rapide dans cette partie du pays où se trouvent justement les camps du Polisario. 

D'après le site d'information Algérie Part, "C'est un constat qui fait froid dans le dos. Et, c’est un rapport scientifique très approfondi de l’Institut national de la Santé publique (INSP) qui l’affirme et le confirme". 

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Et d'ajouter: "dans son dernier bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 9 juillet, l’INSP note que “pour la première fois, une région sanitaire, autre que le Centre, enregistre l’incidence la plus élevée. Il s’agit de la région Sud avec un taux de 46,56 cas pour 100.000 habitants”.

Il convient de rappeler que "le taux d’incidence représente le nombre de nouveaux cas de Covid-19 diagnostiqués par un test de dépistage PCR SARS-CoV-2 ou un examen approfondi effectué avec un scanner thoracique rapportés au nombre d’habitants de chaque wilaya". 

Concrètement Illizi, El Oued et Ouargla sont de plus en plus touchés et comptent également un nombre croissant de décès. Et Tindouf n'est pas loin ni géographiquement ni en termes d'échanges socio-économiques. Donc, ce qui se passe dans le Sud algérien ne saurait épargner les camps sous le contrôle des séparatistes. 

Par Ismail Traoré
Le 15/07/2020 à 13h50, mis à jour le 15/07/2020 à 13h55