La rocambolesque histoire d'un Mauritanien séquestré dans les camps du Polisario

Le 02/08/2018 à 10h00, mis à jour le 02/08/2018 à 10h15

La mésaventure d'un jeune Mauritanien, victime d'un rapt et retenu dans les camps de Tindouf, provoque une vive tension et défraie la chronique.

Mohamed Lefdhil, jeune Mauritanien, fils du maire de la commune de F'Derick, une ville de la région de Zouerate, située à l’extrême nord du pays, est la victime d'un mystérieux rapt. Des sources concordantes indiquent qu’il a été conduit dans les camps du Front Polisario à Tindouf (Sud algérien).

Evoquant cette affaire mercredi 1er août, le site d’informations en ligne «Mauriweb» précise que «les proches du jeune Mauritanien, enlevé le 23 juillet 2018 par des ravisseurs sahraouis, appellent les autorités nationales et des camps de réfugiés à favoriser l’extradition des présumés auteurs du rapt vers la Mauritanie». Le même organe signale que les trois individus auteurs de ce forfait «avaient réclamé aux parents de la victime une rançon, à travers un appel téléphonique».

Le site met en avant l’aspect particulièrement étrange de l’évolution de cette affaire rocambolesque, en révélant que les trois ravisseurs et la victime ont été remis aux autorités militaires du Polisario le 30 juillet dernier, par un groupe de cousins de la victime venus de Mauritanie et des camps de réfugiés «en rescousse aux efforts de recherche».

Cependant, ajoute Mauriweb «le groupe de cousins provenant des campements a été nuitamment attaqué sur le chemin du retour près d’un poste d’accès au camp de réfugiés de Tindouf par des assaillants armés, dans le cadre d’une opération ressemblant à une expédition punitive de la part des proches des ravisseurs, après l’arrestation des présumés auteurs du kidnapping».

D’anciens responsables du Polisario auraient participé à cette initiative qui, ajoute Mauriweb, aurait été orchestrée pour faire le black-out sur cette affaire et faire ombrage à l’extradition des ravisseurs en Mauritanie. Conséquence: «la tension est actuellement vive dans les camps de réfugiés et des heurts entre les protagonistes de cette affaire ont déjà fait plusieurs blessés et des dégâts matériels».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 02/08/2018 à 10h00, mis à jour le 02/08/2018 à 10h15