Pétrole: le baril sous la barre des 60 dollars

Le 06/08/2019 à 11h18, mis à jour le 06/08/2019 à 11h35

Le cours du baril de pétrole est descendu sous la barre des 60 dollars, dans le sillage des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Les investisseurs s’inquiètent du ralentissement de la croissance économique mondiale, et donc de la demande mondiale du brut.

L’effet Trump continue de peser sur le cours du baril de pétrole. Après la forte chute du prix du baril du Brent de la mer du Nord de 7% (4,55 dollars) à 60,50 dollars le 1er août, suivie d’une légère remontée, le cours s’est inscrit de nouveau sur un trend baissier et a franchi de nouveau à la baisse le seuil des 60 dollars.

Ainsi, hier, lundi 5 août, le cours du baril a cédé 3,4% (-2,08 dollars) pour s’établir à 59,81 dollars. A la mi-journée de ce mardi, le baril évolue toujours autour de 59,80 dollars.

Selon les analystes, l’or noir subit, au même titre que les marchés financiers, les inquiétudes des investisseurs sur les conséquences des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis sur l’économie mondiale et, par ricochet, sur la demande mondial en brut.

La Chine et les Etats-Unis étant les deux premières puissances économiques mondiales, tout ralentissement de croissance dans ces deux pays pourrait impacter sur la demande du brut.

Pour rappel, au début du mois le président Donald Trump avait relancé la guerre commerciale contre Pékin en annonçant son intention d’étendre des droits de douane supplémentaire à la quasi-totalité des produits importés de Chine, et ce, à compter du 1er septembre prochain.

A la suite de cette énième menace, le yuan chinois a chuté à son plus bas niveau depuis une décennie vis-à-vis du dollar américain.

Une situation qui pourrait s’expliquer, selon nombre d’observateurs, par la volonté de Pékin de soutenir ses exportations via une manipulation du taux de change.

Si cette baisse fait le bonheur des pays importateurs nets de pétrole, la situation inquiète les pays producteurs de pétrole, notamment les pays africains –Algérie, Gabon, Angola, Congo, Tchad, etc.- qui tablaient sur des cours du baril au dessus des 70 dollars et qui commençaient à entrevoir une lueur d’espoir quant à une reprise économique après des années difficiles liées au niveau bas du cours du baril.

Cette baisse pourrait toutefois être freinée par un certain nombre de facteurs, dont les tensions au niveau du Golfe Persique, la fermeture du champ de pétrole de Sharara en Libye à cause du sabotage d’un oléoduc, la forte baisse des stocks américains.

Par Moussa Diop
Le 06/08/2019 à 11h18, mis à jour le 06/08/2019 à 11h35