​Algérie: face aux conséquences collatérales de l’offensive française au Sahel

Si l'on n'y prend garde, le centre du Mali sera le prochain paradis des djihadistes, tant les attaques y sont nombreuses.

Si l'on n'y prend garde, le centre du Mali sera le prochain paradis des djihadistes, tant les attaques y sont nombreuses. . DR

Le 11/02/2019 à 10h50, mis à jour le 11/02/2019 à 10h52

L’armée française, avec un appui massif de l’aviation, en collaboration avec les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) a mené une série d’attaques visant des groupuscules terroristes dans plusieurs fuseaux militaires de cet espace au cours des derniers jours.

Ces opérations de "nettoyage", actuellement toujours en cours, ont notamment touché la région de l’Azawad, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, les zones frontalières Mali et du Niger et le Nord-Est du Tchad.

Une situation qui a des conséquences collatérales pour l’Algérie (frontalière, sur plusieurs milliers de kilomètres avec les pays du G5 Sahel) sur les plans militaire, sécuritaire et même de la nouvelle orientation de la politique, notamment dans le domaine de la diplomatie commerciale.

Ainsi, d'un point de vue "militaire et opérationnel, les autorités algériennes ont décidé de relever le niveau d’alerte des unités positionnées le long de la frontière avec le Mali et le Niger, en plus d’une surveillance plus rigoureuse des vastes zones désertiques frontalières par divers moyens d’observation. Des mesures justifiées par des craintes légitimes d’un flux de terroristes qui seraient tentés de fuir vers le Sud de l’Algérie" rapporte la presse algérienne, hier, dimanche.

L’épicentre des frappes aériennes de l’armée française au Sahel au cours des derniers jours a été le Nord-Est du Tchad, où s’est déroulée "une opération conjointe mobilisant 5.000 à 7.000 soldats, qui a permis la destruction d’une colonne de plusieurs dizaines de véhicules, [des] pick-up utilisés par des djihadistes qui se sont introduits dans le territoire".

Dans le même temps, des sources proches de l’opposition tchadienne dénoncent une opération visant à sauver un régime sous la menace d’une destitution imminente par un mouvement armé qui ne serait pas d’essence terroriste.

Cette intensification des opérations militaires de la France au Sahel, est perçue, en Algérie, comme "une évolution dangereuse" et a eu pour autre conséquence "le report de la discussion sur le processus d’ouverture de la frontière Sud jusqu’au second semestre de l’année 2019, alors que le gouvernement s’était engagé à la rouvrir rapidement pour permettre une relance de l’activité commerciale avec les pays du Sahel" nous apprend ainsi un site d'information proche de l'armée algérienne. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 11/02/2019 à 10h50, mis à jour le 11/02/2019 à 10h52