Iyad Ag Ghali, chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), a rencontré le directeur général adjoint des services de renseignement algériens à Tinzawaten, au nord du Mali, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Algérie.
Cette rencontre n’est pas surprenante quand on sait que le chef du GSIM a depuis toujours bénéficié du soutien et de la protection de l’Algérie qui dicte son agenda aux groupes terroristes sahélo-sahariens.
Selon diverses sources médiatiques, dont Sahel Intelligence et Woroba-ci.net, cette rencontre a été organisée par les services algériens, envoyés la semaine dernière à Tinzawaten, une localité malienne située à la frontière avec l’Algérie. Elle a duré 4 heures d’horloge et visait plusieurs objectifs, dont celui d’appuyer la présence du GSIM dans le nord Mali, lui apporter les ressources financières, les aides militaires nécessaires et le renforcement de la maîtrise du GSIM sur les groupes indépendantistes touaregs de l’Azawad. "Les deux interlocuteurs ont convenu qu’aucune solution ni concession sur l’Azawad ne doit se faire en dehors de l’Algérie et sans l’aval des services de renseignements et du gouvernement algérien", lit-on dans Sahel Intelligence. Les services algériens ont aussi insisté pour que la région du Sahara soit sous l’autorité du GSIM.
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Bref, la rencontre entre les services de renseignement algériens et le chef du GSIM vise à renforcer le groupe djihadiste au niveau de la région sahélo-saharienne et y accroître l’instabilité afin d’arriver à ses fins en créant le chaos au niveau de cette région.
Une chose est sûre, cette rencontre a eu lieu dans un contexte régional bouillonnant. En effet, Alger montre de plus en plus son hostilité à la présence française au Mali. Une présence qui menace de plus ses intérêts, notamment en mettant en péril ses hommes liges. En effet, au cours de ces derniers mois, les forces françaises ont réussi à neutraliser de nombreux dirigeants du GSIM.
Tout dernièrement, les forces françaises ont liquidé l’Algérien Djamel Okacha, dit Yahia Abou Al-Hammam, ancien membre du Groupe islamique armée (GIA), puis du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Il avait succédé à un autre Algérien, Abdelhamid Abou Zeid, tué aussi par l’armée française dans le nord du Mali. Elles ont également éliminé Abdelmaleck Droukdal, autre figure du jihad algérien depuis 20 ans.
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En clair, le terrorisme au Sahel a été exporté vers le Sud par les services spéciaux algériens et certains anciens dirigeants de groupes djihadistes sahéliens n’étaient autres que des membres des services algériens.
Les deux leaders maliens actuels les plus en vue du mouvement sont Iyad Ag Ghali, qui dirige ce regroupement de mouvements terroristes, et Amadou Koufa, leader de la Katiba Macina. Si Iyad Ag Ghali a réussi jusqu’à présent à échapper aux forces françaises et américaines, c’est en grande partie grâce à ses protecteurs qui lui offrent le gîte chaque fois que l’étau se resserre autour de lui.
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Rappelons qu’au lendemain de l’annonce du départ des troupes françaises de Barkhane du Mali, Iyad Ag Ghali s’est adressé à sa base en leur annonçant: «Nous sommes en train de l’emporter. Les Français partent. Notre persévérance a payé». L’annonce de la réduction des forces françaises constitue pour le chef terroriste un encouragement à poursuivre le terrorisme au Sahel. Il s’est adressé par la même occasion aux mouvements touaregs leur demandant de rejoindre le djihad. Ainsi, avec cette rencontre, Alger apporte son soutien à la volonté d’Iyad Ag Ghali de se positionner comme le leader du nord malien.
Enfin, rappelons que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) est une organisation terroriste, d’idéologie salafiste djihadiste, né de l’agrégation de plusieurs groupes terroristes: Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel, la Katiba Macina et la Katiba Al-Mourabitoune.