Kiosque le360 Afrique: Rien ne va plus pour les pays pétroliers, et l’Algérie n’échappe pas à la règle. Publiées, hier jeudi 11 août 2016, les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estiment que les prix seront "sous pression en 2017 à cause d’une hausse prévue de la production mondiale et d’une demande molle incapable de soutenir les cours".
C’est ce que relève tsa-algerie.com dans un long article d’analyse. Pour lui, il s’agit d’une "mauvaise nouvelle qui vient s’ajouter à une série d’informations négatives", compliquant par la même occasion les possibilités de sortie de crise.
Que de rapports négatifs
Toujours selon cette analyse, "les rapports alarmistes" ne cessent de s’empiler. Les services de sécurité algériens auraient attiré l’attention du gouvernement sur la poudrière sociale sur laquelle le pays est assis. "La Gendarmerie nationale algérienne s’inquiète, dans un rapport publié récemment, de la situation sociale préoccupante".
Selon ce corps, les conflits sociaux ont augmenté de 78% au deuxième trimestre 2016, par rapport à la même période de 2015. À plusieurs reprises, il rappelle les "foyers de tensions" et les "contestations à caractère social", notamment le "revêtement des routes", "l’alimentation en eau potable", le "raccordement au réseau du gaz et de l’électricité et la distribution des logements sociaux" comme causes principales, affirme tsa-algerie.
Or, aujourd’hui, le gouvernement algérien n’est plus en mesure de régler les problèmes à coup de dinars, puisque la manne pétrolière s'est tarie à mesure que chutent les cours.
Inquiétude du FMI et de la BM
Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI en Algérie, ne rate jamais une occasion de réitérer ses recommandations concernant cinq grandes mesures pour sortir l’économie algérienne de son marasme.
Pour le site d’information, l’insistance même du FMI sur l’urgence des mesures à prendre montre que l’action du gouvernement d’Alger est mollasse. "En réalité, aucune réforme sérieuse n’a été engagée", affirme-t-il. Alors qu’en même temps, le matelas financier dont dispose l’Algérie est en train de fondre à vu d’œil.
En 2018, les 2/3 des réserves auront disparu
Alors qu’elles étaient de 194 milliards de dollars en 2013, les réserves de change jadis si confortables, ne sont plus que de 108 milliards de dollars. Dans les mois à venir, la tendance devrait s’accélérer, au point où l’Algérie pourrait se retrouver avec 60 milliards de dollars à l’horizon 2018, prévient la Banque mondiale
Pourtant dans le même temps, aucune réforme sérieuse n’est entreprise ; sauf avec la loi de Finances 2016 qui a décidé de hausser les prix de l’énergie, notamment le carburant, l’électricité et le gaz. La volonté de lever des fonds sur le marché intérieur s’est soldée par un échec en ce qui "concerne l’objectif initial de récolter les fonds de l’économie informelle". L'Algérien préfère thésauriser et beaucoup de personnes s'étant enrichi illégalement refusent le circuit bancaire pour la gestion de leur épargne.
Il s'agit bien sûr de la cohorte de généraux, mais également des islamistes qui ont amassés des fortunes colossales pendant la guerre civile.
Refus de prendre des mesures impopulaires
Le gouvernement algérien est "tétanisé par la perspective de prendre des mesures impopulaires et potentiellement difficiles à faire passer d’un point de vue social", selo l’auteur de l’analyse. Plusieurs experts estiment qu’il se contente de mesurettes.
Pendant ce temps, le déficit budgétaire 2016 a atteint 30 milliards de dollars en 2016. Alors que les exportations et les importations poursuivent leur grand écart. Le déficit de la balance commerciale atteint 26 milliards de dollars à fin 2015.