Algérie: après 44 voyages à Alger, un investisseur américain attend toujours

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Le 03/05/2017 à 14h15, mis à jour le 03/05/2017 à 17h15

L'entreprise Blumberg Grain compte investir en Algérie dans des unités de stockage pour mettre fin aux énormes pertes annuelles de récoltes. Malgré moult promesses et d'interminables séjours à Alger, ses dirigeants attendent toujours.

Après le blocage au port de Béjaïa des équipements destinés à l'usine de trituration de graines oléagineuses d'Issad Rebrab, voici une autre histoire d'un important investissement qui ne parvient pas à se concrétiser. La société Blumberg Grain comptait réaliser des silos destinés aux récoltes agricoles et devant permettre d'économiser quelque 200 millions de dollars annuellement à l'Algérie, à cause des pertes post-récoltes.

L'estimation est fournie par David Blumberg, directeur général Moyen-orient et Afrique de cette société américaine basée à Miami. Mais, ces installations ultra-modernes projetées ne parviennent toujours pas à voir le jour, plus d'une année après l'obtention de l'autorisation orale. 

Le fait est que les choses traînent en longueur, d'après le Miami Today qui donne l'information, expliquant que Philip Blumberg, le PDG de la société, a déjà effectué quelque 44 déplacements en Algérie, totalisant 130 jours, soit plus de 4 mois de séjour depuis mars 2016. 

Inexplicable

C'est en effet à cette date qu'une première rencontre a eu lieu avec Abdelmalek Sellal, qui avait entendu parler des projets de Blumberg Grain dans la région et voulait que soit implémenté un système similaire. Par exemple, en Egypte, la société dispose d'un réseau de 100 unités de stockage contrôlé à travers un seul centre de pilotage. 

Au total, le projet algérien consiste en la mise en place de 200 sites de stockage d'une capacité globale d'un million de tonnes métriques. C'est ce qui permettra de réduire les pertes post-récoltes. 

Evidemment, cette attitude consistant à bloquer des investissements majeurs et créateurs de valeurs est bien algérienne. Malgré les contacts assidus avec le Premier ministre ou la présidence. Philip Blumberg explique le blocage par un anti-américanisme des élus algériens hérité de l'époque de la guerre froide. 

En tout cas, actuellement, la société active ses réseaux pour accélérer la réalisation du projet. Plusieurs élus américains ont d'ores et déjà envoyé des courriers à l'ambassade d'Algérie à Washington. Blumberg Grain espère toujours réussir là où, face à la bureaucratie et au jeu des clans, d'autres investisseurs ont échoué.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/05/2017 à 14h15, mis à jour le 03/05/2017 à 17h15