Algérie: fils de généraux, obscurs galons d'entrepreneurs

Abdelghani Hamel, le patron de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) algérienne a ouvert les vannes pour ses enfants. . DR

Le 05/05/2017 à 09h16, mis à jour le 05/05/2017 à 09h28

En Algérie, le mérite n'a pas droit de cité face à la boulimie des fils de généraux. Les enfants d'Abdelghani Hamel, le chef de la police algérienne, comme tous les fils de généraux, ont accaparé les secteurs les plus productifs de l'économie locale. Ils auront bientôt leur clinique privée.

C'est une bien triste réalité. En Algérie, les fils de généraux ont accaparé des secteurs productifs, surtout ceux qui donnent accès aux juteux marchés publics. C'est le cas de la progéniture de Abdelghani Hamel, le patron de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Mourad, 31 ans, et Chafik Hamel, 29 ans, déjà assis sur une confortable rente, s'improvisent investisseurs dans le secteur de la santé.

Sans aucune connaissance en médecine, les deux chérubins Hamel devraient bientôt ouvrir une clinique privée dans la capitale. Les deux rejetons ont déjà une société d'importation de médicaments, AMC Pharm, qui est d'ailleurs le véhicule à travers lequel ils co-investissent dans Alamsa Med, détentrice de la clinique. Cette information que révèle Maghreb Confidentiel n'a pourtant rien de surprenant, tant les fils de généraux ont fait main basse sur des pans entiers de l'économie algérienne.

Les deux Hamel-fils sont boulimiques en la matière et semblent même tomber dans la sauce de l'accaparement de l'économie dès le berceau. C'est en 2008 que Mourad, qui n'avait que 22 ans à l'époque, a créé Hamel Medical, entreprise de mobilier et matériel médical. C'est toujours plus facile avec un père général pour décrocher les marchés publics dans ce secteur.

Les envahisseurs, dernière saison

Ces Hamel ont beau avoir à peine la trentaine, ils sont déjà partout. Dans le transport et le BTP, Mourad possède les sociétés Sbahi et GIPM, et il a déjà enterré une société de travaux publics, en l'occurrence STPODR. Avec son petit frère Chafik et son grand-frère Aymar, ils possèdent l'huilerie et la conserverie Aymar et frères.

En réalité, au lieu d'aspirer à aller dans les grandes écoles, les fils de généraux se contentent du baccalauréat pour accaparer sans vergogne des pans entiers de l'économie. Pendant ce temps, les fils du peuple doivent se contenter de miettes, s'ils n'ont pas le chômage comme seul lot.

La liste des fils de généraux est bien longue dans cette situation. Par exemple Mohamed Achraf Tartag, fils du général aux mille et une bavures, Bachir Tartag, qui est à la tête des services secrets algériens, est dans le capital de Sud entrepôts logistiques. Dans ce même secteur, Lamine Boustilla, un autre "fils de", s'active déjà en tant que propriétaire du port sec "Fennec logistics". Son père, Ahmed Boustilla, est le patron de la gendarmerie. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/05/2017 à 09h16, mis à jour le 05/05/2017 à 09h28