Vidéo. Doing Business 2019: l'Algérie toujours en queue de peloton au Maghreb

Abdelkader Messahel, le ministre algérien des Affaires étrangères, devra se faire tout petit après la sortie du rapport Doing Business 2018 classant son pays à la 166e place mondiale.

Le 31/10/2018 à 16h13, mis à jour le 31/10/2018 à 16h14

VidéoAlors que les pays du Maghreb réussissent à faire partie des meilleurs du continent, seule l'Algérie reste dans le tout dernier quart du tableau mondial de 190 pays.

Pour la deuxième année consécutive, le rapport Doing Business de la Banque mondiale vient apporter un démenti formel aux élucubrations du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Ce dernier qui disait l'année dernière qu'en matière de climat des affaires, "il n'y a que l'Algérie", sera surpris de voir que son pays est encore une fois classé derrière la Mauritanie, sans même parler de ses voisins de l'Est et l'Ouest que sont le Maroc et la Tunisie. 

Dans le rapport Doing Business 2019, rendu public ce 31 octobre 2018, on note une progression quasi générale des pays du Maghreb. Mais cette partie du continent continue d'être plombée par l'Algérie qui reste en queue du peloton, malgré une progression, et surtout en dépit de sa vigoureuse contestation contre la Banque mondiale lors de la publication du précédent rapport. En effet, le pays de Abdelaziz Bouteflika se classe 157e sur 190 pays. Eu égard à sa 168e place de 2018, il s'agit d'un bond important pour ce pays qui reste néanmoins parmi les 34 derniers du classement.

L'Algérie ne devance que 21 pays au niveau du continent, parmi lesquels la Somalie, l'Erythrée, le Sud Soudan, la Libye, la RD Congo ou encore le Tchad. Cependant, l'Algérie ne se trouve à côté d'aucun pays africain d'économie comparable, à part l'Angola. Le Maroc, la Tunisie voire la Mauritanie sont largement devant l'Algérie. 

Par ailleurs, l'Algérie doit sa progression à des réformes menées à deux niveaux, d'une part l'accès à l'électricité et, d'autre part, la facilitation des opérations d'importation. Si dans le premier cas, il y a effectivement eu une amélioration, pour ce qui est des importations, il est clair que la Banque mondiale n'a pas pris en compte toutes les entraves mises en place cette année, notamment avec l'interdiction d'une liste de 861 produits, puis la taxation. 

Pour sa part, le Maroc se classe 60e mondial, gagnant 9 places dans le classement. Le royaume n'a cessé de mener des réformes tout au long de ces années, ce qui lui a permis de progresser régulièrement. Ainsi, il arrive premier en Afrique du Nord et deuxième dans la région MENA, devançant le Bahreïn (62e), le Sultanat d’Oman (71e) le Qatar (83e position), la Tunisie (80e), l’Arabie saoudite (92e), le Koweït (97e) et la Jordanie (104e).

A l’échelle du continent africain, le Maroc a pu conserver sa troisième position derrière l’Île Maurice (20e) et le Rwanda (29e), et devance le Kenya (61e), l’Afrique du sud (82e) et le Botswana (86e).

Concernant la Tunisie, elle se positionne à la 80e place mondiale, confirmant sa 4e place africaine et 2e maghrébine. Enfin, même la Mauritanie qui se trouve à la 148e place devance l'Algérie, mais aussi le Burkina Faso ou le Bénin. 

Quant à la Libye, elle n'a toujours pas réussi à retrouver sa place d'avant 2011, à cause de la situation d'instabilité qui prévaut dans le pays. Ainsi, elle se classe parmi les 5 derniers pays, à la 186e place mondiale. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 31/10/2018 à 16h13, mis à jour le 31/10/2018 à 16h14