Algérie: la Sonatrach veut se positionner comme négociant de produits pétroliers

Le siège de la Sonatrach à Hydra.

Le siège de la Sonatrach à Hydra.

Le 13/05/2019 à 16h58, mis à jour le 13/05/2019 à 18h46

Alors que le très lucratif négoce des produits pétroliers est dominé par des sociétés basées essentiellement en Suisse, pour les avantages fiscaux qu'offre ce pays, la Sonatrach algérienne veut désormais se positionner sur ce segment d'activité.

Selon le magazine spécialisé, Oil Price, la société de production pétrolière et gazière nord-africaine a pris des contacts avancés avec plusieurs opérateurs en Suisse. Parmi ceux-ci, figure le négociant Vitol, mais aussi Gunvor dont la Sonatrach envisage d'acquérir la moitié du capital.

Actuellement, en plus de Vitol ou Gunvor, le marché du négoce est dominé en Suisse par Trafigura, Mercuria ou Glencore, mais il existe des dizaines d'autres sociétés satellites qui gravitent autour de ces géants.

Vu les marges importantes que ce font les négociants, plusieurs producteurs nationaux, notamment du Moyen-Orient, envisagent de se diversifier dans sur ce segment.

Ainsi, le saoudien Aramco et l'Emirati Adnoc pourraient mettre les pieds dans cette activité dans les mois à venir. 

"L’été 2019 pourrait être un tournant décisif pour les marchés mondiaux des produits de base, alors que Sonatrach, Aramco et Adnoc se lancent déjà dans la mise en œuvre d’une stratégie structurée pour se tailler une part importante du marché de courtage pétrolier", souligne Cyril Widdershoven, auteur de l’analyse et patron du cabinet de conseil néerlandais spécialisé, Verocy.

La Sonatrach, ainsi que ses deux homologues du Moyen-Orient auront un avantage certain, puisqu'ils seront servis avant les négociants, obligés de suivre les procédures d'appel d'offres. 

Il faut néanmoins noter que depuis quelque temps, la Sonatrach cherche le bon modèle sans l'avoir trouvé réellement. Elle s'est lancée dans un investissement aussi hasardeux que coûteux en Italie, en achetant une vieille raffinerie, au lieu d'investir en Algérie dans une raffinerie moderne. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/05/2019 à 16h58, mis à jour le 13/05/2019 à 18h46