Algérie: les inquiétudes de la Banque mondiale

DR

Le 09/01/2020 à 13h31, mis à jour le 09/01/2020 à 13h36

A cause du contexte politique et des incertitudes sur le marché des hydrocarbures, la croissance algérienne reste molle. Même si la Banque mondiale a relevé ses prévisions, le taux de croissance du PIB ne devrait pas atteindre 2% pour l'année en cours.

La Banque mondiale vient de publier, ce mercredi 8 janvier 2020, ses nouvelles prévisions de croissance pour l'économie algérienne. Elle affiche encore des inquiétudes, bien que les perspectives s'améliorent à la faveur des derniers développements sur le plan politique.En effet, "l’incertitude politique en Algérie demeure significative", s'alarme l'institution de Bretton Woods, même si "l’impasse politique et certaines réformes précédemment retardées ont été partiellement résolues", faisant ainsi allusion à l'organisation de la récente présidentielle.Ainsi, les prévisions de croissance ont été revues à la hausse à 1,9% pour le PIB de l'année 2020, soit 0,2 point de plus par rapport au mois de juin 2019. La dernière projection établie, il y a six mois, faisait en effet état de 1,7% de croissance du PIB pour l'année qui vient d'être entamée.Et pour 2021, si tout se passe comme prévu, l'Algérie devrait atteindre la croissance de 2,2% contre 1,4% selon les estimations faites en juin 2019.Il convient également de rappeler que l'impact de la crise politique et du contexte international a été beaucoup plus sévère que prévu. En effet, l'Algérie n'aura réalisé qu'une croissance de 1,3% en 2019, alors que la Banque mondiale pensait qu'elle s'établirait à 1,9%. L'amélioration de la création de richesse pour l'année écoulée est donc légèrement inférieure qu'en 2018.L'incertitude politique dont parle la Banque mondiale est liée essentiellement au mouvement de contestation qui a poussé le régime à prendre des mesures radicales touchant l'activité des entreprises. En effet, des dizaines de chefs d'entreprises sont actuellement en prison, ce qui a impacté sensiblement l'activité de production, notamment dans le secteur du bâtiment et travaux publics, mais aussi de l'industrie automobile. L'économie algérienne devra également continuer à faire face aux incertitudes liées aux hydrocarbures. D'une part, la production continuera à stagner à cause de la véstusté de l'outil de production et de l'épuisement des ressources dans les zones actuellement en exploitation. D'autre part, le pays n'a aucune maîtrise sur les cours du pétrole.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/01/2020 à 13h31, mis à jour le 09/01/2020 à 13h36