Le montant des biens confisqués aux oligarques et aux hommes politiques algériens s’élèverait à 600 milliards de dinars algériens et 7,5 milliards d'euros faisant l'objet de saisies ordonnées par la justice à l’encontre de ces protagonistes condamnés pour corruption, selon Le Soir d'Algérie.
Cette manne financière que devrait récupérer le Trésor algérien, qui s’est constitué partie civile, comprend de la liquidité placée sur des comptes bancaires, des biens immobiliers et des sociétés et unités de production gérées actuellement par des administrateurs désignés par les autorités.
Selon le quotidien algérien, "cette mesure de récupération ne doit avoir aucun obstacle sur le plan juridique, selon les spécialistes en droit. Les verdicts de la justice, en seconde instance, sont exécutoires dès leur prononciation".
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Selon Le Soir d’Algérie, les autorités ont déjà saisi les biens appartenant aux hommes d’affaires et aux anciens hauts responsables dont Ali Haddad, Mahieddine Tahkout, Mourad Eulmi, les frères Kouninef, Abdelghani Hamel, Abdelmalek Sellal, Ahmed Yahya, Mahdjoub Bedda, Youcef Yousfi, Abdesslam Bouchouareb, Hassen Arbaoui, Ahmed Mazouz, Mohamed Baïri,… Pour les entreprises, dont la gestion est assurée par les administrateurs, l’Etat compte les nationaliser.
Le montant avancé est plutôt estimatif sachant que les autorités algériennes n’ont pas, jusqu’à présent, communiqué sur le montant réel des saisies.
Cette manne va contribuer à atténuer le déficit abyssal du Trésor algérien en ces temps de repli des recettes des hydrocarbures qui représentent plus de 50% des ressources budgétaires.
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Reste à savoir comment l’Etat algérien compte récupérer les biens appartenant à ces oligarques et hommes politiques se trouvant à l’étranger et qui tombent également sous le coup de la saisie ordonnée par la justice algérienne. Le président Abdelmadjid Tebboune en avait fait un argument lors de la présidentielle de 2019.
En septembre dernier, Le Soir d’Algérie soulignait que la somme d’argent que l’Algérie tente de récupérer de l’étranger a été évaluée à plus de 3 milliards d’euros, selon des sources proches du dossier. Et l’Algérie a sollicité la France pour l’aider à localiser et rapatrier ces fonds issus de la corruption.