Le dinar algérien poursuit sa chute face aux devises, notamment au dollar et à l’euro, les deux devises les plus prisés par les Algériens qui souhaitent voyager et profiter des réouvertures des frontières permises par la décrue des contaminations au Covid-19 un peu partout dans le monde.
Seulement, pour voyager il faut disposer des devises. Or, la dotation touristique en Algérie est tombée à un niveau historiquement bas, à cause du niveau du montant négligeable mais qui, en plus, a subi l’impact de la dépréciation du dinar face aux devises étrangères. Ainsi, les 15.000 dinars de la dotation touristique accordé annuellement à chaque citoyen algérien valent désormais 85 euros par personne et par an, selon le taux de la Banque centrale.
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Conséquence, pour voyager, les Algériens sont obligés de recourir au marché de change parallèle. Ainsi, depuis quelques semaines, le Square Port-Said retrouve ses couleurs avec une affluence de plus en plus importante d’Algériens qui souhaitent se procurer des devises pour préparer leur voyage. A cause du montant dérisoire de la dotation touristique, les Algériens n’ont donc d’autres choix que de recourir au marché parallèle pour se procurer les devises nécessaires pour faire face aux frais de séjour à l’étranger. La dotation touristique ne permet, dans le meilleur des cas, que de payer la course de taxi de l’aéroport à son lieu d’hébergement.
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Au niveau du marché officiel, il faut débourser 159 dinars pour 1 euro et 140 dinars pour 1 dollar. Seulement, sur celui-ci l’Algérien ne peut donc obtenir qu’au maximum 85 euros par an.
La loi de l’offre et de la demande jouant pleinement son rôle, les cours sur le marché parallèle, qui est en réalité le véritable baromètre de change en Algérie, s’envolent. Ainsi, l’euro s’échange contre 217 dinars à l’achat et 218 dinars à la vente. Quant au dollar américain, très prisé ces dernières semaines, il a fortement progressé et il faut débourser 195 dinars à l’achat et 193 dinars à la vente.
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Et ce n’est que le début. Les cours vont flamber davantage au fur et à mesure que les frontières s’ouvrent aux Algériens qui sont pour le moment, par exemple, toujours placés sur la liste orange de la France, l’une des principales destinations des ressortissants algériens.
A titre de comparaison, au Maroc, depuis janvier 2022, la dotation touristique est passée de 45.000 dirhams (4.208 euros) à 100 000 dirhams, soit 9.351,43 euros, par an et par personne. De plus, les citoyens marocains bénéficient d’une dotation supplémentaire qui équivaut à 30% de l’impôt sur le revenu avec un plafond à 300.000 dirhams.