Lundi 11 décembre, des milliers de personnes ont répondu à l’appel des nationalistes kabyles, sonnant la mobilisation contre le rejet de la proposition de loi pour la promotion de la langue amazighe. Siwel, l’agence de presse indépendantiste kabyle, avance même le chiffre de 200.000 manifestants, essentiellement des étudiants, dans plusieurs grandes villes.
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Déployant des centaines de drapeaux de la Kabylie et scandant des slogans tantôt indépendantistes, tantôt contre Alger, les élèves, étudiants et militants kabyles ont fait une véritable démonstration de force qui a de quoi inquiéter en haut lieu. Dans une ville comme Bouira, l’inquiétude des autorités algériennes s’est traduite par la violence contre les manifestants. "Nous n’avons pas encore remporté la guerre, mais nous avons gagné une bataille", s’est félicité Mas Ferhat Mehenni, président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad).
Selon la presse algérienne, dans cette ville rebelle, les policiers ont érigé en tradition la répression des mobilisations. La marche qui se voulait pacifique a été dispersée à l'aide de gaz lacrymogène et par l’usage de la force.
Néanmoins, les policiers de Béjaïa et d’Akbou n’ont pas utilisé leurs matraques face aux dizaines de milliers de jeunes manifestants. Il faut dire que ces derniers, avec des sacs à dos remplis de projectiles, étaient prêts à en découdre. C’est sans doute ce qui a tempéré l’ardeur des policiers anti-émeutes.
Voilà une dizaine de jours que les villes de Kabylie manifestent contre la marginalisation. En effet, Alger a constitutionnalisé le tamazight, mais pour les indépendantistes, ce n’est que de la poudre aux yeux, puisque l’Etat refuse de mettre les moyens nécessaires à une vraie politique de promotion de la culture et de la langue amazighes.