C'est en pleine séance de travail du Sénat qu'une élue a choisi d'interpeller le ministre algérien de la Justice. Quoi de plus normal, est-on tenté de dire. Sauf que pour l'occasion Zahra Guerrab, sénatrice de son état, s'est adressée à Tayeb Louh pour son problème de terrain qu'aurait spolié un de ses voisins, avec la complicité d'une juge. Cette dernière se trouvant être la femme du spoliateur. Bref, une histoire un peu tirée par les cheveux.
Quoi qu'il en soit, l'honorable sénatrice accuse madame la juge, la femme de son voisin, d'avoir influencé ses confrères de la chaîne judiciaire pour lui voler son terrain. Elle a profité de la tribune que lui offrait le passage du ministre de la Justice devant le Conseil de la Nation pour tirer à boulets rouges sur la justice de son pays et bien sûr sur cette voisine.
Les tentatives d'Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, de la faire taire, n'y changeront rien. La sénatrice poursuivra avec d'autant plus de verve son laïus. Le président du Sénat, agacé, a demandé à la police des lieux de faire sortir l'honorable élue. Et le ministre de la Justice algérien, Tayeb Louh, n'a visiblement pas apprécié le speech qu'il a assimilé à une "tentative d'influencer la justice".