Le blogueur algérien Merzoug Touati a échappé à la peine capitale. Toutefois, il risque de passer le reste de ses jours en prison. En effet, le procureur général du tribunal criminel de Béjaia a requis contre lui l'incarcération à vie.
Amnesty International craignait le pire. En effet, le blogueur qui dérange les autorités algériennes risquait la mort.
Touati est détenu depuis janvier 2017 dans la prison de Oued Ghir à Béjaia. Il est accusé d’avoir livré des renseignements à un Etat étranger, donc d’espionnage. Face au juge d’instruction, le blogueur a expliqué que ses entretiens avec des diplomates, défenseurs des droits humaines, des militants de différents milieux religieux et politiques étaient uniquement destinés à se documenter pour ses articles en ligne, bottant ainsi en touche les accusations d’espionnage que les autorités algériennes lui ont collé sur le dos pour alourdir sa peine de prison.
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L’animateur du blog Al-Hogra, dans lequel il dénonce régulièrement des faits de corruption et de mauvaise gestion des autorités locales, est surtout accusé d’«intelligence avec une puissance étrangère» après avoir diffusé un entretien avec un prétendu diplomate israélien.
Seulement, pour Amnesty International qui a consulté son dossier, il s’agit d’un procès «où les accusations sont fabriquées de toutes pièces sur la base de publications en ligne». Pour l’ONG spécialisée dans la défense des droits de l’Homme, les écrits de Touati «ne contenaient ni incitation à la violence ni appel à la haine, et ses publications entraient dans le cadre de la liberté d’expression en lien avec son travail de journaliste citoyen».
Selon Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, «Merzoug Touati incarne les rêves brisés d’une génération dans un pays où la liberté d’expression est régulièrement mise à mal».