Algérie. Présidentielle: Ali Benflis entre dans la danse

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Le 17/09/2019 à 17h21, mis à jour le 17/09/2019 à 17h23

Après avoir presque avalisé la décision du général Gaïd Salah d’organiser rapidement des élections présidentielles, Ali Benflis, président du parti "Talaie el Hurriyat", vient de publier une esquisse de son programme électoral. Tant pis, si le peuple est opposé à cette présidentielle.

Candidat à la présidentielle annulée d’avril 2019, Ali Benflis semble décidé à récidiver en se portant candidat à celle du 12 décembre prochain. Sans l’annoncer officiellement, même si c’est un secret de polichinelle, au vu de ses dernières sorties.

Outre sa rencontre avec Karim Younes, président du Panel de dialogue, sa sortie du 28 août laissait planer peu de doute sur sa participation à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, même s’il a posé un certain nombre de conditions, dont les mesures d’apaisement, le départ du gouvernement Bedoui, la révision de la législation électorale, etc.

L’ancien chef du gouvernement et président du parti "Talaie el Hurriyat" vient de publier sur sa page Facebook ce qui ressemble à un programme électoral.

Pour Benflis, «les présidentielles se présentent comme la voie de sortie de crise la moins risquée et la moins dommageable pour le pays». «Il s’agit de sortir le pays d’une grave crise dont il ne peut indéfiniment supporter les dangereuses répercussions», a t-il souligné, ajoutant qu’il s’agit aussi de «permettre à l’Algérie de faire face aux lourds défis politiques, économiques et sociaux dont l’urgence de la prise en charge ne peut plus être ignorée ou éludée». 

Mieux, pour le candidat non encore officiel, sa candidature répondrait à «l’objectif de rupture et de changement voulu par la révolution démocratique pacifique dans notre pays et dont il importe d’accélérer la réalisation au moyen du mandat de transition qui sera confié par le peuple souverain au futur président légitime de la République».

Et contrairement au peuple qui juge que les conditions ne sont pas réunies pour une élection présidentielle transparente et démocratique, Benflis pense, au contraire, que les conditions institutionnelles, légales et procédurales sont remplies pour permettre la libre expression du peuple algérien lors de cette élection présidentielle.

Du coup, le rétropédalage de Benflis, au moment où le régime durcit le ton envers les opposants avec l’arrestation de Karim Tabbou et d’autres manifestants, provoque un malaise dans l’opposition algérienne, même si certains qualifiaient Ali Benflis de maillon faible de l’opposition algérienne.

Désormais, il ne reste que l’officialisation de la candidature du président du parti "Talaie el Hourriyat". Une décision qui pourrait être annoncée le 26 septembre prochain à l’occasion de la réunion du Comité central du parti. Ce dernier, va examiner «l’évolution de la situation politique y compris les prochaines élections présidentielles».

Une chose est sure, cette candidature est la bienvenue pour Gaïd Salah et Abdelkrim Bensalah. En effet, Benflis étant un poids lourds de la politique algérienne, sa participation à l’élection présidentielle donne une certaine légitimité au scrutin imposé par l’homme fort du régime algérien, le général Ahmed Gaïd Salah.

Rappelons que Ali Benflis a été candidat aux présidentielles algériennes de 2004 et 2014. Il a été aussi candidat à la présidentielle annulée d’avril 2019.

Par Karim Zeidane
Le 17/09/2019 à 17h21, mis à jour le 17/09/2019 à 17h23