Algérie. Présidentielles: Benflis et Tebboune se retrouvent en catimini, pour nouer une alliance

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Le 11/11/2019 à 16h31, mis à jour le 11/11/2019 à 16h44

Revue de presseAli Benflis et Abdelmadjid Tebboune, candidats aux élections présidentielles du 12 décembre, se sont vus discrètement la semaine passée, pour nouer une alliance, afin de neutraliser leurs principaux adversaires, Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaid, susceptibles de créer la surprise. 

C’est dans une villa à El-Biar, sur les hauteurs d’Alger, que Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune, tous deux candidats aux élections présidentielles du 12 décembre, se sont rencontrés la semaine passée, en toute discrétion, afin de nouer une éventuelle alliance.

L'information a été révélée par le site d’information en ligne Algérie Part. Cette rencontre -et cette alliance- ont pour objectif de neutraliser leurs adversaires, Azzedine Mihoubi et Abdelaziz Belaid, susceptibles de créer la surprise lors du scrutin du 12 décembre prochain. 

Bien que la majorité des Algériens pensent que les carottes sont d'ores et déjà cuites, et que le scrutin se jouera entre Tebboune et Benflis, il se trouve que ni l’un ni l’autre n’est assuré de bénéficier du soutien indéfectible de l’armée dans la bataille électorale.

Citant des sources bien introduites au sein du sérail algérien, Algérie Part affirme que les vieux apparatchiks Tebboune et Benflis risquent d’être réduits à des rôles de «lièvres» dans une élection présidentielle qui pourrait être remportée par un candidat âgé de moins de 60 ans comme Azziddine Mihoubi ou Abdelaziz Belaid.

D’après cette source, l’entourage de Mihoubi et Belaid travaille activement depuis plusieurs jours pour entrer en contact avec des hauts responsables militaires et des interlocuteurs proches du ministère de la Défense Nationale.

Azzedine Mihoubi comme Belaid Abdelaziz élaborent un plan consistant à «vendre» leur image de «dirigeant jeune», «vierge» de tout soupçon, et avec des «mains beaucoup moins sales» que celles de Tebboune ou de Benflis, deux personnalités ayant servi le régime algérien pendant toute leur existence, et dont les noms sont évoqués et cités dans plusieurs dossiers politiques sulfureux.

Beaucoup moins exposés que Tebboune ou Benflis, Mihoubi et Belaid commencent d'ailleurs à être repérés par certains décideurs de l’institution militaire.

Benflis et Tebboune, ne comptant pas se laisser faire, ont donc décidé de s’unir pour mettre en place une alliance consistant «à ne pas se faire la guerre» pendant la campagne électorale, afin concentrer tous leurs efforts sur un travail de sape autour des candidatures de Mihoubi et de Belaid.

Cette stratégie a pour but de leur faire gagner les faveurs du haut commandement de l’ANP, qui est pourtant, et désormais, de plus en plus attiré par des profils plus jeunes, et surtout dont la réputation n'est pas déjà entachée. . 

Le dernier mot reviendra sans doute à l’Armée, et sera certainement déterminant pour le résultat final des élections du 12 décembre prochain, étant donné que l’institution militaire, et plus précisément Ahmed Gaïd Salah, détient les clés du pays.

Au grand dam des citoyens, qui investissent les rues d’Algérie depuis 38 semaines à présent, et qui boycotteront sans doute le scrutin du 12 décembre 2019. 

Par Karim Ben Amar
Le 11/11/2019 à 16h31, mis à jour le 11/11/2019 à 16h44