Perturbations de la campagne menée par les différents candidats à ces présidentielles, refus de certains maires d’organiser ce scrutin, voire, parfois, le saccage de matériel électoral ... A J-7 du vote, tous ces faits montrent bien que le scrutin présidentiel, prévu le 12 décembre prochain, pourrait être gravement perturbé.
Depuis quelques semaines, pour tenter d'endiguer ce mouvement, le régime multiplie les arrestations et les intimidations envers le peuple algérien, qui manifeste son opposition catégorique à cette mascarade électorale, dont le but ultime est de maintenir le système en vigueur en Algérie depuis l’indépendance.
Pour preuve, les 5 candidats à ces présidentielles sont tous des caciques du régime de Abdelaziz Bouteflika, et certains ont même été Premiers ministres ou ministres de ses gouvernements successifs durant les quatre mandats qu'il a exercé à la tête de l'Etat.
C’est donc en toute logique que le peuple algérien refuse cette farce après avoir lutté et obtenu le départ de Bouteflika, avant de voir sa victoire lui être volée par les militaires.
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Les Algériens, qui s’opposent catégoriquement à ce scrutin, comptent, par tous les moyens, empêcher son déroulement. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette dernière sortie de Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée algérienne et vice-ministre de la Défense, dans l'un de ses discours, prononcé devant l’Ecole des Cadets de la nation d’Oran.
Dans son allocution, le chef d'état-major de l'armée algérienne et désormais seul véritable homme fort du pays a souligné que les responsables militaires et sécuritaires avaient l'obligation «d’empêcher quiconque de perturber le processus électoral de quelque manière que ce soit».
En clair, Gaïd Salah a donné carte blanche aux forces de sécurité pour que celles-ci empêchent toute opposition tentant à perturber l'organisation de ce scrutin, auquel il tient coûte que coûte, et ce, en dépit de la volonté manifestée par le peuple.
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A cet égard, il a aussi tenu à prévenir la dénommée «bande», celle que compoose une certaine oligarchie qui a longtemps été aux commandes politiques et économiques du pays sous l'ère de Bouteflika.
«Nous mettons engarde de nouveau la bande et ses relais, voire toute personne tentée de porter atteinte à cette démarche constitutionnelle ou de l’entraver, pour enliser le pays dans des voies périlleuses, en perturbant les élections ou en tentant d’empêcher les citoyens d’exercer leur droit constitutionnel», a souligné Gaïd Salah.
Le chef d'état-major de l'armée a également prévenu ceux qui seraient tentés de perturber le déroulement du scrutin. Ils feront également face, a-t-il averti, «la justice et tous les organes de l’Etat».
Bref, le message de Gaïd Salah est clair, il est destiné aux manifestants opposés à la tenue de l’élection présidentielle, et qui seraient prêts à empêcher le processus électoral.
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Et de fait, au fur et à mesure que la date fatidique du 12 décembre approche, Ahmed Gaïd Salah multiplie ses déplacements donner ses instructions aux dirigeants des régions militaires et sécuritaires, qu’il a lui-même installées, afin que ceux-ci prennent les mesures nécessaires pour que ce scrutin, pourtant très contesté, se déroule comme lui l'entend.