Algérie: Mokhtar Reguig, «la boîte noire» de Bouteflika, placé en détention provisoire

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Le 24/02/2020 à 11h03, mis à jour le 25/02/2020 à 14h10

Mokhtar Reguig a été présenté hier, dimanche 23 février 2020, devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi Mhamed, lequel l’a placé en détention provisoire. Cet homme, chef du protocole de la présidence, est considéré comme la «boîte noire de la présidence» sous les mandats de Bouteflika.

Comme tous les anciens du cercle très proche de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, Mokhtar Reguig, ancien chef du protocole du palais El Mouradia, s'est retrouvé dans les filets de la justice.

Après avoir été entendu par la gendarmerie et avoir passé la nuit du samedi 22 février à Bab el Djedid, Reguig a été renvoyé hier, dimanche 23 février, devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M'hamed.

Il avait déjà comparu devant le tribunal militaire de Blida lors du procès de Saïd Bouteflika, ainsi que celui des généraux Toufik et Tartag, en tant que témoin dans l’affaire du complot contre l’armée et l’autorité de l’Etat.

Pour ce procès, Reguig est poursuivi pour plusieurs affaires de corruption, liées à plusieurs ministres et hommes d’affaires,déjà sous les verrous après avoir été condamnés dans le cadre de plusieurs affaires liées à la corruption et des "abus de fonction".

Il faut dire que celui qui est surnommé «la boîte noire de la présidence» a été impliqué dans de nombreuses affaires et a été un lien entre l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et les institutions algériennes. Il détenait donc de nombreuses informations, liées à des faits de corruption, dont certaines avaient éclaboussé des proches du clan de Abdelaziz Bouteflika.

Ces dossiers sont aujourd’hui rouverts, dont ceux concernant Chakib Khelil, Hamid Temmar, Abdelmoumen ould Kaddour, Mohamed Bedjaoui, tous poursuivis dans le cadre des dossiers dits "Sonatrach2", "SNC Lavalin", "BRC", ou "Autoroute Est-Ouest".

En ce qui concerne ces affaires, cet ancien directeur du protocole de Abdelaziz Bouteflika, au fait de tout ce qui pu se dérouler au Palais d’El Mouradia, pourra apporter son témoignage à la justice algérienne. 

Par Karim Zeidane
Le 24/02/2020 à 11h03, mis à jour le 25/02/2020 à 14h10