Selon le quotidien américain The Hill, ce sont les Etats-Unis qui ont opposé leur veto à la nomination de l'Algérien Ramtane Lamamra en tant qu'envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies en Libye.
Il avait été désigné par Antonio Guterres pour remplacer le Libanais Ghassan Salamé, qui a jeté l'éponge il y a tout juste un mois, le 3 mars 2020. Depuis, les membres du Conseil de sécurité n'ont pas réussi à faire l'unanimité autour de la personne de Lamamra. Selon le journal, sa nomination est suspendue à la décision d'un seul des quinze membres du Conseil de sécurité, en l'occurrence les Etats-Unis.
La question se pose de savoir pourquoi Donald Trump, qui a clairement affirmé prendre ses distances dans le dossier libyen, n'a pas jugé bon de soutenir la candidature de l'Algérien. Et The Hill de répondre que "bien que la Libye ne soit pas la première des préoccupations de Washington, elle est d'une importance capitale pour les amis des Etats-Unis".
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C'est le cas en effet pour les Emirats arabes unis et l'Egypte, des alliés inconditionnels de Donald Trump dans la région de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient.
Ramtane Lamamra, qui a été Commissaire de l'Union africaine à la Paix et la sécurité de 2008 à 2013, ministre des Affaires étrangères de Abdelaziz Bouteflika de 2013 à 2017, paraissait avoir la tête de l'emploi. Mais c'est une apparence bien trompeuse, si l'on sait le rôle trouble qu'entend jouer l'Algérie en Libye. Alger a toujours été très proche de Fayez El-Serraj, le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA). De plus, les récentes visistes de Recep Tayyip Erdogan en Afrique du nord laissaient voir un rapprochement du va-t-en-guerre turc avec le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Ce sont là autant de raisons qui n'inspirent pas confiance aux soutiens de Khalifa Haftar concernant la nomination de Lamamra.