A cause de la grave crise financière qu’elle traverse depuis bientôt 6 ans, Alger se débarrasse petit à petit de ses "dogmes". Ainsi, si elle reste pour le moment catégorique quant à son refus de recourir à l’endettement extérieur, notamment auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, elle lâche du lest sur certains de ses principes.
Ainsi, après avoir acté son retour auprès de certains prêteurs régionaux, notamment la Banque africaine de développement (BAD) dont elle est l’un des principaux actionnaires et financiers, l’Algérie a décidé d’adhérer à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), rejoignant ainsi ses voisins d'Afrique du Nord (Maroc et Tunisie) et l'Egypte.
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Les actionnaires de l’institution financière multilatérale ont approuvé sa demande d'adhésion. «Nous sommes très fiers et heureux d‘accueillir l’Algérie en tant que tout récent membre. J’ai hâte d’amorcer les travaux dans le pays dès que nos actionnaires auront pris la décision définitive. Notre objectif est de libérer le potentiel de l’Algérie, en particulier dans le secteur privé, pour créer des emplois et promouvoir un développement durable. Tout comme l’appui qu’elle apporte aux pays voisins de l’Algérie, la BERD peut mobiliser d’importantes ressources financières, ainsi qu’une expertise technique et des services de conseil», a souligné Jürgen Rigterink, président par intérim de la BERD.
C’est en mars dernier que l’Algérie avait déposé sa demande d’adhésion à la BERD afin d’accéder au statut de pays bénéficiaire des services de financement et de conseil de l’institution.
Toutefois, Alger doit remplir certaines conditions pour devenir membre de l’institution et rejoindre les pays de la Southern and Eastern Meditarranean region (SEMED) qui regroupe actuellement l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie.
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Créée en 1991 pour aider à construire une nouvelle ère post-guerre froide en Europe centrale et orientale où elle a investi plus de 140 milliards d’euros en soutenant plus de 5.600 projets, la BERD a étendu à partir de 2006 sa région d’opération initiale à de nouveaux pays, notamment ceux du pourtour méditerranéen.
Une fois adhésion définitive, Alger pourra bénéficier de conséquents financements à l’instar du Maroc et de la Tunisie.
La Banque a consacré plus de 12 milliards d’euros à 260 projets répartis dans la région SEMED, finançant des projets liés aux ressources naturelles, aux institutions financières, aux agro-industries, aux industries manufacturières, ainsi qu’aux infrastructures, notamment pour améliorer les services d’électricité, d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées dans les municipalités, ou de transport.