Des mouvements d'humeur pour réclamer de l'eau potable se multiplient en Algérie. Après les habitants de la capitale pendant la période de l’Aïd el-Kébir, voici que ceux d'Azzefoun, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'y mettent.
Selon le site d'information Algérie 1, la route nationale 24 reliant les localités de Tizi Ozou et Béjaïa a été "bloquée à la circulation automobile ce vendredi matin par des habitants du village Thimlouka dans la commune d'Azeffoune (71km au nord-est de Tizi Ouzou)".
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L'absence d'eau potable dans cette localité est à l'origine de la manifestation qui demande aux autorités de résoudre cette question d'accès à la ressource hydrique.
De son côté, le site d'information Algérie Part rappelle que "les coupures intempestives d'eau durent depuis plus de 15 ans à Azzeffoun et jusqu'à aujourd'hui, les autorités n'ont trouvé aucune solution à ce problème de sous-développement crasseux! La population d'Azzeffoun n'en peut plus de subir ce calvaire". Le problème se pose avec autant d'acuité qu'en cette période estivale, la canicule rend invivable toute localité privée d'eau.
Les populations d'Azzefoun ont également ajouté à leurs revendications l'absence de raccordement à un réseau d'assainissement, ce qui force les populations à recourir, encore aujourd'hui à des fosses septiques pour leurs toilettes et eaux usées.
Si Azzefoun fait parler d'elle grâce à cette action, la localité est loin d'être la seule dans son cas, d'après le quotidien El Watan qui donne en exemple Bouira, à quelques encablures d'Alger, la capitale.
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Selon le journal, "des dizaines de milliers de citoyens n’ont pas accès à l’eau potable à travers les localités de la wilaya de Bouira. Malgré une forte mobilisation de la ressource hydrique, la pénurie d’eau potable persiste dans la région". Et d'ajouter: "le manque de ce liquide continue d’affecter durement la population en cette période des grandes chaleurs, provoquant les premières vagues de protestation dans certaines communes".
En réalité, même la capitale n'est pas épargnée par le manque d'eau. Les coupures y sont de plus en plus régulières et prolongées, à cause de la vétusté des installations et des difficultés financières de l'Algérienne des eaux.
Pas plus tard qu'en début de semaine, la société distributrice de l'eau potable à Alger annonçait une coupure de 24 heures touchant 6 communes entières de l’agglomération, pour réparer une fuite sur une canalisation d'un diamètre de 800mm.