Algérie: 10 ans de prison ferme requis contre l'«Émir du Qatar d’Annaba»

Baha Eddine Tliba, député et homme d'affaires, surnommé l'"Emir du Qatar d'Annaba".

Baha Eddine Tliba, député et homme d'affaires, surnommé l'Emir du Qatar d'Annaba.. DR

Le 02/09/2020 à 20h21, mis à jour le 03/09/2020 à 15h33

A l’instar des autres oligarques très en vue du temps de Bouteflika, Baha Eddine Tliba, surnommé l'«Émir du Qatar d’Annaba» risque de passer des années derrière les barreaux. Le procureur a requis une peine de 10 ans de prison ferme à son encontre et la saisie de tous ses biens mal acquis.

Après Eulmi, Haddad et Tahkout, c’est un autre oligarque, très en vue en Algérie, et particulièrement à Annaba, qui risque de passer des années en prison.

En effet, le procureur du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger a requis, ce mercredi 2 septembre en début d’après-midi, une peine de 10 ans de prison ferme et 8 millions de dinars d’amende à l’encontre du député et homme d’affaires Baha Eddine Tliba surnommé l’«Émir du Qatar d’Annaba».

Le procureur a également requis la saisie de tous les biens des accusés, acquis en dehors des activités non conformes à la loi.

Tliba, placé en détention provisoire le 17 octobre 2019 à la prison d’El Harrach, est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont «blanchiment d’argent», «financement occulte de partis politiques» et «achat de voix lors des élections législatives de 2017». Il est notamment suspecté de financement occulte de la campagne de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et des listes du FLN lors des législatives et des élections locales de 2017.

Toutefois, beaucoup voient derrière sa chute, la main du clan de l’ancien homme fort d’Algérie. En effet, l’homme d’affaires était associé à l’un des fils du feu général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, ancien vice-ministre de la Défense et ex-chef d’Etat-major de l’armée algérienne. Et beaucoup pensent qu’un différend né entre eux est à l’origine des problèmes du député d’Annaba. Il accuse un des fils de l’ancien homme fort d’être derrière la mort mystérieuse du wali d’Annaba, Mohamed Mounib Sendid, qui remonte à novembre 2014.

Par Karim Zeidane
Le 02/09/2020 à 20h21, mis à jour le 03/09/2020 à 15h33