Amira Bouraoui, figure connue de l'opposition de l'ère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, également engagée dans le mouvement de protestation "Hirak", a été jugée en appel jeudi soir devant le tribunal de Tipaza (ouest d'Alger).
Le parquet a requis deux ans de prison ferme, soit un durcissement de la peine prononcée en première instance, a indiqué sur Facebook le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association aidant les prisonniers d'opinion.
Le verdict est attendu le 31 décembre, selon le CNLD.
La militante avait été condamnée à un an de prison ferme par le tribunal de Cheraga (banlieue d'Alger) le 21 juin. Le parquet avait alors requis 18 mois de prison.
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Gynécologue de 44 ans, Mme Bouraoui a purgé une courte peine de prison avant de bénéficier d'une remise en liberté provisoire le 2 juillet, en même temps que trois autres figures de l'opposition.
Selon le CNLD, elle est poursuivie pour six chefs d'accusation: "incitation à attroupement non armé"; "offense aux préceptes de l'islam"; "offense au président de la République"; "publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale"; "fausses nouvelles susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l'ordre public" et "incitation à la violation délibérée et manifeste d'une obligation de prudence, exposant la vie d'autrui à un danger".
Celle qui s'est fait connaître en 2014 comme une des leaders du mouvement Barakat ("Ça suffit!"), qui s'opposait au quatrième mandat de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, a activement pris part au mouvement antirégime qui a débuté en février 2019.
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Les prises de positions d'Amira Bouraoui ont souvent alimenté les polémiques. Elle a été la cible de virulentes campagnes de dénigrement.
Discrète depuis sa sortie de prison, la militante féministe est aussi poursuivie dans le cadre d'autres affaires.
Selon le CNLD, les interpellations et arrestations ciblant les militants antirégime sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du "Hirak" depuis la mi-mars à cause de la pandémie de Covid-19.
Le CNLD a recensé plus de 90 personnes actuellement en détention en Algérie pour des faits liés à la contestation et aux libertés individuelles.