Sa visite sera l'occasion de "renforcer le dialogue et la concertation entre l'Algérie et les Etats-Unis sur les questions bilatérales ainsi que régionales et internationales d'intérêt commun, notamment le Sahara occidental, la situation en Libye et au Sahel", précise le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Arrivé mercredi soir à Alger après s'être rendu en Jordanie, David Schenker a été reçu jeudi par le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum.
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Sa visite de 48 heures s'inscrit dans un contexte régional où Alger est en perte de vitesse sur tous les dossiers importants dans la région. Il y a notamment le conflit en Libye où la diplomatie algériennne a été clairement écartée, les Libyens préférant se retrouver au Maroc, en Egypte ou en Tunisie pour fumer le calumet de paix.
Il y a aussi bien sûr la question du Sahara marocain, un véritable camouflet pour les généraux algériens, le président Tebboune et son chef de la diplomatie Sabri Boukadoum. Ils n'ont pas vu venir que les Etats-Unis allaient se ranger du côté du Maroc pour reconnaître sa totale souveraineté sur ses provinces du sud.
Enfin, il y a aussi la question du Sahel, où les principaux hommes qui sèment la mort dans cette vaste région sont essentiellement d'origine algérienne.
David Schenker est accompagné du secrétaire à l’US Air Force (USAF), Barbara Barrett, et du chef de l'USAF en Europe et Afrique, le général Jeffrey Harrigian, a précisé l'ambassade des Etats-Unis en Algérie.
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Après l'Algérie, il doit se rendre au Maroc.
Cette visite intervient trois mois après la tournée régionale du ministre américain de la Défense Mark Esper - limogé depuis par Donald Trump - qui visait à renforcer la coopération militaire avec les pays de la région dans la lutte contre les jihadistes et la sécurité en Afrique du Nord, en Libye et au Sahel.
Si l'instabilité en Libye et au Sahel est un sujet de préoccupation mutuelle pour Alger et Washington, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara a poussé les autorités du régime vert-kaki à manger leur chapeau.
Le premier ministre algérien Abdelaziz Djerad avait notamment dénoncé, en décembre, "une volonté de "l'entité sioniste" (Israël, NDLR) de se rapprocher" des frontières de son pays.
La décision américaine sur le Sahara marocain est vécue par les Algériens autant comme une humiliation que comme un tournant dans le bras de fer qui oppose Alger à Rabat au sujet des provinces marocaines du sud du Royaume.