La Cour a réduit de deux ans la peine rendue en première instance. Rahmani avait été condamné le 15 novembre à cinq ans de prison ferme, une condamnation d'une sévérité sans précédent contre d'un magnat des médias en Algérie.
"Trois ans de prison ferme#Anis Rahmani (...)", détenu depuis février 2020, a indiqué le groupe Ennahar sur Twitter. Il devra également payer une amende de 50.000 dinars (plus de 300 euros).
Le procureur général avait requis dix ans ferme, une amende de 100.000 dinars et la saisie de ses biens.
De son vrai nom Mohamed Mokaddem, Anis Rahmani, 49 ans, était poursuivi pour avoir illégalement enregistré et diffusé en octobre 2018 une communication téléphonique qu'il avait eue avec un colonel du renseignement.
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En revanche, la Cour n’a pas retenu les accusations d'"outrage à un officier durant l’exercice de ses fonctions" et "diffamation à l’encontre de l'armée", précise le site en ligne d'Ennahar.
Durant son procès, Rahmani a clamé son innocence. Il a assuré que sa "responsabilité morale et juridique (l') avait poussé à défendre ses journalistes en prenant certaines dispositions". Parmi ces dispositions, il a reconnu "avoir enregistré la communication avec l’officier supérieur et l’avoir diffusé lors de l’arrestation du journaliste qui avait écrit sur le sujet".
Le 15 octobre 2020, le PDG d'Ennahar avait déjà été condamné à six mois de prison ferme pour diffamation dans une autre affaire qui l’opposait au directeur de la revue arabophone Echourouk El-Arabi, Yassine Fodil.
Rahmani reste poursuivi dans d'autres affaires, pour "acquisition d'avantages indus" et de "détention de comptes bancaires à l'étranger".
Connu comme un journaliste spécialiste des questions sécuritaires, il a été visé par d'autres plaintes pour diffamation, selon les médias algériens.
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Lancée en 2012, Ennahar TV, chaîne d’information en continu, se targue d’être "la première chaîne d’info en Algérie". Mais elle a été critiquée pour être une arme contre les opposants au "système" de Bouteflika, poussé à la démission en 2019 sous la pression d'un mouvement de contestation inédit.
Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de décembre 2019, la chaîne avait attaqué le candidat Abdelmadjid Tebboune, devenu président.
Après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la justice a lancé une série d’enquêtes pour corruption.
Les condamnations en série à de sévères peines de prison ont dévoilé l’ampleur de la corruption dans le sérail de l’ex-président, touchant ex-ministres, hauts fonctionnaires et hommes d’affaires.