Algérie: prison ferme pour 31 manifestants arrêtés vendredi, la répression s'intensifie avant les élections

Les autorités algériennes s'attaquent de plus en plus aux journalistes.

Les autorités algériennes s'attaquent de plus en plus aux journalistes.. DR

Le 17/05/2021 à 16h12, mis à jour le 17/05/2021 à 19h00

Un total de 31 manifestants arrêtés vendredi lors des marches du mouvement de protestation du Hirak en Algérie ont été condamnés à des peines de prison ferme, a-t-on appris lundi auprès de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH).

"Visiblement, le pouvoir a décidé d'en finir avec le Hirak pacifique", a déclaré à l'AFP Saïd Salhi, vice-président de la LADDH.

Selon lui, "31 personnes, 23 à Sétif (nord-est) et huit à Bab El Oued, à Alger, ont été jugées et condamnées à des peines allant de un an à 18 mois de prison ferme".

Treize autres manifestants arrêtés vendredi ont été incarcérés dans l'attente de leur procès qui a été remis à une date ultérieure, ce qui porte à 44 le nombre total de manifestants placés sous mandat de dépôt.

"C'est la première fois que nous assistons à une telle escalade dans les jugements depuis juin 2019", a souligné Salhi.

La LADDH a fait état d'un millier d'interpellations à travers tout le pays après les manifestations de vendredi.

Par ailleurs, la garde à vue de la journaliste Kenza Khatto, également arrêtée vendredi, a été à nouveau prolongée de 24 heures, selon ses avocats.

La journaliste de la station Radio M doit être présentée mardi devant le procureur du tribunal de Sidi M'hamed à Alger, a précisé sur son site ce média en ligne privé proche de l'opposition.

Mme Khatto a été arrêtée par la police vendredi à Alger, avec une douzaine de reporters et photographes de presse, dont celui de l'AFP, Ryad Kramdi, alors qu'ils s'apprêtaient à couvrir la marche hebdomadaire du Hirak.

Les motifs de sa garde à vue ne sont pas connus.

A l'approche des élections législatives anticipées du 12 juin, le régime paraît déterminé à briser le Hirak, ciblant des militants, des opposants et des journalistes indépendants.

Né en février 2019 du rejet populaire d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné peu après, le Hirak réclame un changement radical du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/05/2021 à 16h12, mis à jour le 17/05/2021 à 19h00