Visiblement, le régime algérien a décidé d'exécuter au pied de la lettre sa fameuse stratégie "Zéro Kabyle", théorisée par l'ex-chef d'état-major général de l'armée, feu le général Ahmed Gaïd Salah et mise en œuvre par le général Wassi Bouazza.
Après avoir procédé à une véritable chasse à l'homme contre les principaux dirigeants kabyles, il a décidé de réprimer toute manifestation exigeant leur libération. Ce mercredi 1er septembre, les militants de la cause amazighe ont organisé des manifestations pacifique dans plusieurs localité de la Kabylie, notamment à Béjaïa et à Kherrata.
Et selon Amnesty International, "des sources sûres ont signalé aujourd'hui mercredi, une vague d'arrestations de militants hirakistes à Kherrata".
"Après une tentative de rassemblement pour soutenir un bon nombre de militants convoqués par les services de sécurité, une intervention policière musclée a été constatée pour procéder à des arrestations en masse. Des observateurs avertis de la scène politique locale parlent d'une tentative de museler la ville de Kherrata à l'avant-garde du Hirak", écrit Amnesty sur son site officiel.
En réalité, depuis quelques jours, conscients de la répression contre les leaders de Kabylie, les militants du Hirak dans cette partie de l'Algérie ont décidé de mettre les bouchées doubles pour exiger la fin de cette chasse à l'homme.
Ainsi, le samedi 28 août dernier, plusieurs militants du Hirak ont arpenté les rues de Kherrata, alors que la veille, c'était la localité de Béni Ourtilane qui avait tonné le ton.
De même, ce mercredi 1er septembre, une trentaine de militants s'étaient retrouvés la place Saïd Mekbal de Béjaïa pour exiger la libération des militants et plus particulièrement de Djamel Ikni.
En réalité, si dans le reste de l'Algérie, le Hirak est à l'arrêt, en Kabylie, il n'a jamais réellement déposé les armes. Mais si le pouvoir algérien l'appréhende désormais plus qu'auparavant, c'est parce que les revendications épousent de plus en plus la cause kabyle, exigeant notamment la libération des nombreux leaders arrêtés ou qui ont été littéralement enlevés par les services de sécurité. C'est le cas notamment des sœurs Kamira et Zina Naït Sid, ou encore de Djamel Ikni.