Une centaine de sympathisants du mouvement Hirak ont été interpellés le mardi 22 février 2022, dans le cadre des festivités marquants le 3e anniversaire de ce mouvement. Il faut souligner qu’afin d’éviter de rallumer la flamme de cette contestation populaire pacifique, les forces de l’ordre avaient quadrillé les grandes villes algériennes afin d’empêcher tout regroupement spontané des manifestants.
Et dans le même cadre, les autorités ont mené des arrestations préventives ciblant de nombreux militants du mouvement dont Zaki Hannache, Faleh Mahmoudi… Globalement, il s’agit d’arrestations ciblées de sympathisants du Hirak identifiés par les services de sécurité et soupçonnés de préparer des marches spontanées pour commémorer ce 3e anniversaire du Hirak.
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Malgré tout, des militants du Hirak ont essayé de se rassembler à Alger, Annaba, Constantine, Saida, Oran, Jijel, Tlemcen, Bouira, Ouraghla, Mostaganem, Béjaïa, Skikda, Tizi Ouzou… Seulement, les forces de l’ordre, déployées en masse, ont procédé à plusieurs arrestations.
Ainsi, selon les médias algériens, à Béjaïa, une des villes clés de la contestation populaire, un bus de transport d’étudiants a été acheminé, avec ses occupants, vers un commissariat de police. Les étudiants ont subi des fouilles et des interrogatoires sur leurs relations avec le Hirak avant d’être interpellés, pour être relâchés en fin de journée.
A travers ces arrestations préventives, les autorités ont essayé de couper court à toute tentative de relance des marches du Hirak, comme ce fut le cas en février 2021, lors de la célébration du deuxième anniversaire de cette contestation populaire.
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Et globalement, les autorités ont réussi leur pari en empêchant que ce 3e anniversaire ne soit pas marqué par des marches populaires, comme ce fut le cas lors des deux premiers anniversaires. Ainsi, pour ce 22 février 2022, seuls quelques activistes ont essayé de se rassembler dans plusieurs villes algériennes, comme ce fut le cas dans de nombreuses villes à l’étranger pour la diaspora.
Ces arrestations viennent s’ajouter à celles qui avaient déjà eu lieu bien avant cette date anniversaire. En effet, entre 250 et 300 sympathisants du Hirak, sont toujours en prison. A ce titre, Amnesty International a lancé un appel au président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lui demandant de «libérer tous les détenus d’opinion», qui «n’auraient jamais dû passer une seule nuit en prison pour avoir rêvé d’un avenir meilleur». «Nous attendons de la part des autorités des actes forts marquant la rupture avec cette pratique contraire aux droits humains», souligne Amnesty International.