Algérie: 500.000 salariés souhaitent une retraite anticipée, une véritable saignée s’annonce

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Le 25/08/2016 à 13h50, mis à jour le 25/08/2016 à 14h41

Les travailleurs algériens ne sont pas favorables à la réforme de la retraite. La suppression du départ anticipé, prévue à compter du 1er janvier 2017, pousse des centaines de milliers à partir avant l'âge limite. Une véritable saignée en perspective.

Kiosque le360 Afrique: L'Algérie met fin au système de départ à la retraite au bout de 32 ans d'activité sans condition d'âge. Le départ à la retraite à 60 ans serait obligatoire à partir du 1er janvier 2017. C'est l'une des trouvailles phares du gouvernement pour faire face à la conjoncture économique dificile que traverse le pays à cause de la chute des recettes pétrolières. Face à cette situation, beaucoup préfèrent anticiper l’entrée en vigueur de la réforme en optant pour le départ volontaire à la retraite.

Des secteur entiers qui se vident

Le problème, ce sont tous les secteurs d’activité qui sont concernés par ces demandes de retraite anticipée. Dans un pays où tout le monde est presque fonctionnaire, c’est une véritable saignée dans l’administration et les sociétés publiques qui s’annonce.

Selon algerie360.com, «ils seraient plus de 500.000 salariés qui ne vont pas attendre l’âge de 60 ans pour arrêter leur carrière ou aller au-delà des 32 ans de cotisation pour prétendre à une pension complète».

Cette situation risque de porter un rude coup à l’économie algérienne. Lounès Ghachi, secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), affiche son inquiétude en mettant l’accent sur l’insuffisance des nouveaux diplômés qui vont rejoindre le rang des paramédicaux, ce qui va affecter lourdement et durablement le secteur de la santé avec un dépeuplement des unités sanitaires.

De nouvelles recures sans expériences

Ce décalage entre l'arrivée de jeunes fraîchement diplômés et le départ des expérimentés va se ressentir sur la qualité des soins à recevoir sachant que les nouveaux arrivants ne disposent ni d’expérience ni d’expertise. C’est pour cette raison, explique le syndicaliste, des discussions étaient engagées avec les paramédicaux remplissant les conditions de départ à la retraite afin que ces derniers puissent travailler une ou deux annnées supplémentaires afin de contribuer à la formation des nouveaux arrivants. Toutefois, avec le deadline du 1er janvier 2017, «ils refusent la contrainte de devoir attendre plusieurs années», pour goûter à la retraite désormais fixée à l’âge de 60 ans. 

Le secteur paramédical n’est pas le seul concerné. Au niveau de l’éducation, les départs massifs d’enseignants font craindre le pire. Le phénomène est encore plus perceptible chez les cheminots où beaucoup de contrôleurs et chefs de trains ont déposé leurs dossiers de départ à la retraite.

Par Karim Zeidane
Le 25/08/2016 à 13h50, mis à jour le 25/08/2016 à 14h41