Après Mohamed Tamalt, arrêté en juin 2016 et condamnée à 2 ans de prison ferme pour offense au président de la République et aux institutions de l’Etat, et qui est mort en prison le 11 décembre 2016, un autre journaliste algérien risque aussi, malheureusement, de connaître le même sort. Il s’agit de Said Chitour, arrêté le 5 juin 2017 à Alger par les services de renseignement et placé en détention dans la prison d’El Harrach. Sa famille vient d'alerter l'opinion publique.
Détenu depuis 16 mois sans jugement, le journaliste, accusé d’«intelligence avec une puissance étrangère» et d’avoir livré des informations classées secrètes à des diplomates étrangers, croupit en prison. Poursuivi en vertu de l’article 65 du code pénal algérien, il risque la prison à vie.
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Le journaliste n’a cessé de nier les faits, affirmant n’avoir pas eu accès aux documents décrits dans les accusations. Et pour ses avocats, aucune preuve des faits qui sont reprochés à Chitour n’a été rapportée par les autorités algériennes. Ils expliquent que le dossier est vide et les autorités algériennes n’ont apporté aucune preuve de la culpabilité du journaliste.
En attendant, son état de santé est jugé critique. Le journaliste souffre d’une tumeur de la base du crâne doublé d’un diabète. Et en l’absence de soins adéquats, sa vie est en danger .
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Face à cette situation, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme condamnent sa mise en détention arbitraire et exigent sa libération. C’est le cas du réseau des droits de l'homme EuroMed Droits, de Reporters sans frontières, etc.
«Nous sommes très inquiets pour Said Chitour. Nous craignons qu’il subisse le même sort qu’un autre journaliste algérien, Mohamed Tamalt, décédé en prison en décembre 2016. Nous exhortons les autorités à le libérer et à mettre fin à un calvaire qui n’a aucune raison d’être», a souligné Souhait Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières.