Algérie: la ministre Houda-Imane Faraoun ordonne le blocage de plusieurs sites pornographiques

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Le 20/10/2018 à 13h19, mis à jour le 20/10/2018 à 13h21

Plusieurs sites pornographiques ont été bloqués en Algérie. Cet ordre est venu, selon les médias algériens, de la ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Faraoun. Une décision qui risque de faire grincer bien des dents. Pour une série de raisons.

Plusieurs sites classés X sont désomais inaccessibles en Algérie. La décision est venue, selon les médias algériens, de Houda-Imane Faraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.

Les opérateurs télécoms du pays, notamment Algérie Telecom, Mobilis, Ooredoo et Djeezy, ont été informés et mis en contribution dans ce blocage. 

Cette opération, qui concerne pour le moment les sites pornographiques les plus vus du pays, a, selon les médias algériens, valeur de test, et sera généralisée, lorsque cette opération sera jugée "concluante".

Ce n’est pas la première fois que cette ministre tente d’interdire des sites pornographiques, depuis sa nomination à la tête du département de la Poste, des Technologies de l’information et de la communication.

Toutefois, ses tentatives ont systématiquement avorté du fait de l’absence d’un cadre règlementaire et juridique pour cette censure.

Dans le passé, la ministre a demandé aux députés algériens de l'APN de voter une loi autorisant le blocage des sites pronographiques en Algérie, ainsi que les sites incitants à la violence et à la discrimination raciale.

En 2016, la ministre avait annoncé que 80% de la navigation sur Internet en Algérie était à des fins pornographiques. Une importante proportion qui inquiète certains dirigeants algériens...

Toutefois, certains Algériens ne sont pas du tout de l'avis de la ministre. Ils soulignent en premier lieu qu’il s’agit là d’une mesure de restriction à la liberté des citoyens. De plus, avec une concentration de 80% de la navigation sur Internet, le blocage de ces sites classés X pourrait, selon eux, détourner de nombreux Algériens de la navigation sur le web et constituer ainsi un important manque à gagner pour les opérateurs de télécom et l’Etat algérien... Cet argument, de simple bon sens économique, portera-t-il?

Par Karim Zeidane
Le 20/10/2018 à 13h19, mis à jour le 20/10/2018 à 13h21