Cameroun: 100 millions de dollars de la Banque mondiale pour le recrutement de 3000 instituteurs

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Le 09/02/2020 à 08h16, mis à jour le 09/02/2020 à 08h44

Quelque 3.000 enseignants supplémentaires de la maternelle et du primaire seront recrutés en 2020 et ce au moment où les syndicats et associations d’enseignants appellent à une revalorisation de leurs conditions de travail.

Le Cameroun va recruter 3000 instituteurs supplémentaires en 2020. «Nous sommes en train de recruter 3000 enseignants. Le processus est pratiquement à terme pour l’exercice 2019. Et pour l’exercice 2020, nous allons recruter à nouveau 3000 autres», a annoncé le ministre de l’Education de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa.

Cette opération s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (PAREC) financé par la Banque mondiale (BM), et dont l’objectif notamment est de recruter 12.000 enseignants du maternel et du primaire d’ici quatre ans. Un financement additionnel de près de 100 millions de dollars vient d’être accordé au gouvernement camerounais pour la contractualisation des instituteurs.

Un accord a été signé à cet effet entre les deux parties le 6 février dernier à Yaoundé, la capitale. «Dans ces 100 millions, nous avons des dons, c’est-à-dire un montant que nous ne rembourserons pas qui est à près de 50 millions de francs», précise le ministre. Ce programme vise à résorber le déficit d’enseignants dans certaines localités du pays.

Cet appui de la BM intervient au moment où les enseignants réclament une revalorisation de leurs conditions de travail et appellent à une «réforme profonde» du système éducatif, en raison notamment de la montée de la violence en milieu scolaire.

Dans un communiqué publié le 23 janvier dernier, le Collectif des enseignants indignés du Cameroun exige du gouvernement «la mobilisation, de toute urgence, des ressources financières matérielles et humaines adéquates, à l’effet de sécuriser les établissements scolaires selon les standards modernes».

Après le décès d’un enseignant tué en janvier par son élève dans un lycée à Yaoundé et l’indignation née à la suite de cette affaire largement médiatisée, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, a notamment prescrit l’installation des caméras de vidéosurveillance dans les établissements scolaires du pays.

Cette semaine, le gouvernement a annoncé la tenue prochaine d’un «atelier pour débattre de la violence en milieu scolaire», en vue de rechercher des solutions au problème d’insécurité auquel sont confrontés enseignants et élèves au sein des établissements scolaires. 

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 09/02/2020 à 08h16, mis à jour le 09/02/2020 à 08h44