Vidéo. Niger: avec des cartons usés, elle réalise des objets de décoration

le360 Afrique/Sarki

Le 07/11/2021 à 08h06, mis à jour le 07/11/2021 à 08h11

VidéoDans son atelier situé au quartier Dar es-Salam de Niamey, Roukaya Karimou Moumouni est en pleine activité. Ce jour-ci, elle confectionne une veilleuse. C'est avec du carton de récupération qu'elle réalise de somptueux articles de décoration.

«Là je suis en train de confectionner une veilleuse. Je dois découper, puis poncer, et je mettrais du papier kraft pour cacher les imperfections et enfin je vais installer l’ampoule à l’intérieur», explique la jeune passionnée, un cutter à la main. 

Âgée de 32 ans, Karimou Moumouni Roukaya est déléguée médicale de formation. Mais voilà un an que sa passion pour la bricole l'a poussée à confectionner des objets de décoration à base de carton usé.

«Ici dans le quartier, il y en a qui m’appellent la folle, parce que je pars ramasser du carton. Je suis dans la deco d'intérieur. J’embellis les maisons. Au début, c’était dans le but d’offrir un cadeau de mariage. A partir de là, j’ai pris goût et j’ai commencé à travailler. Les amis ont commencé à m’envoyer des photos me demandant si je pouvais confectionner des tableaux semblables. J’ai toujours aimé bricoler». 

Le carton usé justement, la jeune décoratrice en dispose en grande quantité dans son magasin. «C’est ici qu'est stocké la matière première qui est le carton usé. Les gens m’appellent pour me demander si j’ai besoin de carton. Je le récupère et je viens le stocker». 

Veilleuse, guéridon, tabouret, présentoir de bijoux, meuble mural, fauteuil, pot de fleur, tous ces objets sortent de son atelier chaque mois. Outre les commandes des clients, Roukaya utilisent les réseaux sociaux pour ses ventes.

«Généralement, je publie sur whatsApp et Facebook et là je reçois les commandes. Ce sont plus les femmes qui commandent mes produits. Mais il y a aussi les hommes. Les tarifs varient de 2000 Fcfa à 100.000 Fcfa».

Consciente que le développement de ses compétences à travers des cours approfondis sera d’un apport considérable pour la qualité de ses créations et commandes, Roukaya ambitionne de suivre une formation.

«J’apprends de mes erreurs et j’apprends plus sur les réseaux sociaux et principalement Youtube. J’aimerais pouvoir aller me perfectionner parce que le matériel que j’utilise est archaïque. J’ai vraiment besoin d’aller me perfectionner parce que j’ai un problème de finition». 

Au Niger, la jeune décoratrice se fait déjà un nom. Son travail est de plus en plus apprécié. Elle qui est l’aînée d’une famille de 6 enfants vit et travaille chez ses parents avec leur bénédiction. «J’ai vraiment tout le soutien des deux parents. Au début, eux-mêmes n’y croyaient pas, mais au fur et à mesure, ils ont pris confiance et me soutiennent. C’est une activité qui me permet d’être autonome et même de soutenir mes parents».

L'avenir s'annonce radieux pour cette jeune femme convaincue qu'avec un peu de volonté, un cutter et du carton recyclé, on peut réaliser de grandes et belles œuvres. 

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 07/11/2021 à 08h06, mis à jour le 07/11/2021 à 08h11