Vidéo. Tchad: un pays qui méconnait l'art

le360 Afrique/Innocent

Le 05/12/2021 à 11h18, mis à jour le 05/12/2021 à 11h19

VidéoL'art de peindre des toiles et d'autres objets est connu au Tchad depuis la nuit des temps, à travers les peintures rupestres des grottes de Tibesti. Aujourd'hui, beaucoup d'artistes tchadiens s'y intéressent, mais malheureusement le public a du mal se laisser séduire.

L'art en général et la peinture en particulier ont cours depuis très longtemps au Tchad. Ainsi, les peintures rupestres et les gravures préhistoriques découvertes sur les grottes de Tibesti remontent à 2000 an, voire 5000 ans avant notre ère.

C'est dire que les artistes, tout comme l’ensemble des Tchadiens, ont de quoi s’inspirer et être sensibilisés. Malheureusement, la peinture peine à charmer le grand public.

Autodidacte, comme la plupart des artistes qui travaillent la peinture, Dounia Tog-Yangar affirme qu'il est difficile de connaître avec exactitude le nombre d'artistes peintres au Tchad. 

D'un nombre aussi important que les autres artistes, les peintres rencontrent énormément de difficultés dans l'exercice de leur métier.

Du côté des revendeurs des œuvres d'art, la situation est intenable surtout avec la crise engendrée par le Covid-19. Ils ne parviennent plus à recevoir les clients, notamment les expatriés européens résidents et les touristes en visite dans le pays.

La clientèle est désormais constituée des rares Tchadiens passionnés par l'art. 

Bon nombre de peintres se plaignent de la méconnaissance de la valeur des œuvres qui caractérise leurs compatriotes. En effet, la plupart considèrent qu'une œuvre ne vaut que par la valeur marchande des matériaux utilisés pour sa confection. 

Pour les vendeurs du groupement des œuvres artistiques de la Chambre de commerce, d'industries, d'agriculture, des mines et d'artisanat du Tchad (CCIAMA), la vétusté de leur village artisanal prouve que l'art est très mal apprécié dans le pays.

L'un des principaux partenaires étatiques des artistes, la CCIAMA, a organisé récemment un forum sur l'art au cours duquel, la question de l'industrialisation de ce secteur a été discutée.

Les propos du président de cette institution étatique qui œuvre pour la promotion de l'art et de la culture rassure les artistes quant à des lendemains meilleurs.

Pourtant, l'un des rares endroits où l'art semble apprécié à sa juste valeur reste l'Institut français de N'Djamena qui fait la part belle à la peinture dans son programme. 

Par Innocent Kilayo (N'Djamena, correspondance)
Le 05/12/2021 à 11h18, mis à jour le 05/12/2021 à 11h19