Kiosque le 360 Afrique: Trois quotidiens égyptiens affirment ce lundi, que le Caire a transmis au FMI un plan de réforme de 18 mois. En contrepartie, l’Egypte compte obtenir un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans. Cependant, il y aurait un léger désaccord avec l’institution financière de Christine Lagarde. C’est ABC News qui rapporte l'information en citant les trois journaux.
Des réformes douloureuses
Selon les quotidiens privés Al-Shorouk, Al-Masry Al-Youm et Al-Watan, il y aurait des divergences entre le FMI et le gouvernement égyptien. La première réside dans l’ampleur de la dévaluation de la livre égyptienne qui doit précéder le prêt. Le second désaccord concerne le calendrier d’implémentation de certaines réformes à cause de leur caractère hautement politique, comme la suppression des subventions concernant les carburants, l’électricité et les besoins alimentaires de base.
Toujours selon les journaux, le Fonds monétaire international a rejeté les requêtes égyptiennes pour retarder la mise en œuvre de certaines réformes proposées. La fermeté de la réponse du FMI, selon Al Masry Al-Youm, est liée à la situation économique difficile que traverse le pays et à l’urgence de lui trouver des solutions. "On ne peut pas se permettre de ne pas agir vite", a dit le quotidien, à l’image des deux autres, citant notamment un responsable qui a pris part aux discussions avec le FMI, lesquelles se déroulent secrètement au Caire depuis la semaine dernière.
La crise s’étend partout
L’Egypte fait face à de graves difficultés économiques, à cause de la crise du secteur touristique, d’une pénurie de devises, d'une inflation à deux chiffres, et d’un taux de chômage élevé. Le gouvernement cherche vainement une solution à la rébellion dans la péninsule du Sinaï, tout en continuant à montrer un semblant de tolérance par rapport à la dissidence politique. Ce lundi 8 août, la Banque centrale égyptienne (CBE) a notamment communiqué sur une nouvelle baisse d’un montant de 2 milliards de dollars des réserves en devises, à quelque 15,54 milliards de dollars à fin juillet.
La crise égyptienne a pris des proportions politiques insoupçonnées. Les critiques contre Abdel Fattah Al-Sissi sont de plus en plus vives. Il est accusé d’avoir engagé le pays dans des travaux d’infrastructures pharaoniques qui ne relancent pas l’économie, tout en épuisant les ressources budgétaires.
Travaux pharaoniques d'Al-Sissi critiqués
Al Sissi, en poste depuis juin 2014, affirme que ses grands travaux, comme le réseau autoroutier à travers le pays ou l’extension du Canal de Suez, sont vitaux, si le pays veut attirer des investisseurs. Son gouvernement a annoncé, lundi, une hausse des prix de l’électricité domestique. Les voix sont de plus en plus nombreuses, lui reprochant de réduire le pouvoir d’achat de la classe moyenne.
Quoi qu’il en soit, selon les trois quotidiens, le FMI estime que le taux de change réel est de 11,60 livres pour un dollar, contre un taux officiel de 8,87 actuellement. Sur le marché noir, le dollar s’échange même entre 12 et 12,5 livres. Néanmoins, le gouvernement voudrait que la dévaluation imminente ne fixe qu’un taux de change officiel à 10,60 livres pour un dollar.