Côte d’Ivoire: un projet de budget à la hauteur des ambitions

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Le 04/10/2016 à 12h09, mis à jour le 04/10/2016 à 12h20

De 3.160 milliards FCFA (4,82 milliards d’euros) en 2012, à la sortie de la crise postélectorale, le budget ivoirien va plus que doublé en 2017 à 6.501,4 milliards FCFA (9,9 milliards d’euros). L’objectif est de poursuivre les investissements tout en imprimant un caractère inclusif à la croissance.

La dynamique d'un budget est l’un des signes de la vitalité d'un pays, selon les experts. Pour la Côte d'Ivoire, c'est le cas. Le budget de l'Etat connait une hausse exceptionnelle depuis 2012. En cinq ans, il a plus que doublé passant de 3.160 à 6.501 milliards de FCFA.

Au cours d’une conférence de presse ce lundi, le ministre en charge du Budget Abdourahmane Cissé, est revenu en détail sur le projet de loi de finances 2017 adopté la semaine dernière en conseil des ministres pour expliquer l'affectation de ce budget, son financement et les objectifs visés.

En détails, le gouvernement prévoit financé les 6.501,4 milliards FCFA projeté en mobilisant 5.248,6 milliards FCFA, soit 80,7%, à partir des ressources locales et envisage combler l’écart avec 1.252,8 milliards FCFA d’appuis financiers attendus de ses partenaires extérieurs.

En termes de ressources intérieurs, les recettes fiscales, en hausse de 11,4%, sont prévues à 3.345,5 milliards, soit 51,5% du budget global. Les ressources tirées des ventes d’actifs publics (privatisations) et autres transferts se chiffrent à 134,7 milliards. Ajoutées aux «recettes affectées» fixées à 541,3 milliards, ce sont au total 4.021,5 milliards soit 61,85% du budget que les autorités comptent récolter à partir de ressources propres.

Le recours à l’emprunt public sur le marché financier devrait en outre permettre de lever 1.227,1 milliards à partir de janvier et enfin des ressources externes évaluées à 1.252,8 milliards FCFA devront combler le gap du budget.

34% de dépenses pro-pauvre

Au niveau des dépenses, elles seront ventilées via le service de la dette publique (21,8%), les charges salariales (23,2%), les dépenses d’investissement (31,4%).

2.216,8 milliards FCFA, soit 34% des dépenses gloabales, auront un lien direct avec la lutte contre la pauvreté, a indiqué Abdourahmane Cissé. Un chiffre qui était de 885 milliards en 2010, en augmentation constante (1.998 milliards en 2016) et qui vise mieux redistribuer les fruits de la croissance ivoirienne. Ce alors qu’en 2015, 46% des Ivoiriens étaient encore sous le seuil de pauvreté (contre 51% en 2011) selon les chiffres officiels.

D’après le ministre, l’accroissement de l’offre de services de base de qualité, l’amélioration du système éducatif, le renforcement du système de santé et l’amélioration de la situation nutritionnelle des populations figurent en tête des priorités du gouvernement.

Au nombre des améliorations, l’on note une meilleure maîtrise de la masse salariale (évaluée à 1.508,1 milliards FCFA) qui ne représentait que 38,4% des recettes fiscales en 2017 au lieu de 42,3% en 2012. Une évolution qui approche le seuil de 35% fixé par l’UEMOA. Il en est de même pour le déficit public attendu à 3,4% du PIB en 2017 contre 3.8% cette année.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 04/10/2016 à 12h09, mis à jour le 04/10/2016 à 12h20