Semences OGM: l'américain Monsanto échoue au Burkina Faso et quitte le pays

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Le 10/10/2016 à 18h07

Les agriculteurs bukinabè ont été déçus à la fois par les rendements et la qualité du coton OGM de Monsanto. Ils sont retournés à leurs bonnes vieilles semences. Résultat: la firme américaine est contrainte de plier bagage. Cette année, la production est garantie sans OGM.

Kiosque le360 Afrique: C’est peut-être l’épilogue de l’histoire de la firme américaine en Afrique de l’Ouest. En effet, Monsanto, la société qui voulait convertir les cotonculteurs burkinabè aux Organismes génétiquement modifiés (OGM) "a décidé de suspendre ses activités au Burkina Faso" affirme l’un de ses collaborateurs qui a envoyé un courrier électronique à ses contacts. Doulaye Traoré, le Bobolais, était jusqu’ici le représentant de Monsanto en Afrique de l’Ouest. Le spécialiste des pesticides et OGM qui vient d’être racheté par l’Allemand Bayer ne maintient que les activités liées aux aspects réglementaires, notamment les tests en cours sur le maïs transgénique, menés en collaboration avec l’Institut de recherche agricole, l’Inera burkinabè.

Selon Jeune Afrique, le cabinet Tho & Gniré qui appartient à Traoré a résilié le contrat le liant à Monsanto. La firme a également informé plusieurs agents burkinabè de la rupture de leur contrat de travail respectif.

Pourquoi Monsanto quitte-t-il un pays qui devait servir de zone pilote afin de pousser les agriculteurs ouest-africains à adopter les semences transgéniques? En réalité, les agriculteurs burkinabè n’ont pas réussi à améliorer leurs rendements avec le Coton BT que Monsanto leur avait fourni. Ils ont également été déçus par la qualité de la fibre. C’est pourquoi cette saison, ils sont retournés à leurs vielles amours : un coton sans OGM, une semence nettement moins chère et reproductible localement. Ils attendent une production de 700.000 tonnes et ne devront pas un seul sou à Monsanto.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/10/2016 à 18h07