Cameroun: 566 milliards de francs CFA remboursés à la France à travers le C2D

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Le 13/05/2017 à 16h01, mis à jour le 18/05/2017 à 16h01

Les Contrats désendettement développement (C2D) ont permis au Cameroun de rembourser 566 milliards de francs CFA (FCFA). Toutefois, l'impact de ces C2D sur la réduction de la pauvreté reste encore peu visible aux yeux des populations.

Selon le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, les Contrats désendettement développement (C2D) dont le premier a été signé en 2006 avec la France, ont permis au Cameroun de rembourser 566 milliards de francs CFA. Une somme réinjectée dans différents secteurs de l’économie locale.

La déclaration a été faite à l’issue de la 11e session du comité d’orientation et de suivi du C2D jeudi à Yaoundé. «Dix ans après, toutes les parties prenantes reconnaissent que c’est un instrument qui a porté des fruits visibles qui vont bénéficier d’une communication plus large pour que l’opinion publique le sache. Il est question pour les huit prochaines années d’injecter 400 milliards de francs CFA, fruits du remboursement de la dette par le Cameroun et l’utilisation de ces ressources pour accompagner certains projets», déclare le ministre.

Cependant, les réalisations du C2D manquent encore de visibilité et de crédibilité auprès des populations locales, d’aucun leur collant une image de «saupoudrage».

Pourtant, en termes de bilan, au bout de 10 ans d’existence du C2D, ce sont plus de 537 milliards de francs qui ont déjà été mobilisés dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation et des infrastructures au Cameroun. A la fin du contrat en 2025, près de 1.000 milliards de francs devraient avoir été investis dans l’économie camerounaise pour réduire la pauvreté et booster le développement.

 «C’est un système unique»

Pour Gilles Thibault, ambassadeur de France au Cameroun, "d’une manière générale, le C2D remporte un satisfecit. Il y a des points à améliorer, mais ce qu’il faut retenir c’est que c’est un système unique qui fonctionne depuis 10 ans et va fonctionner encore pendant huit ans, sinon 10". Et d'ajouter : "Ce système ne consiste pas seulement à éponger la dette du Cameroun vis-à-vis de la France, mais, avec d’autres partenaires, de rendre l’argent en demandant aux Camerounais de travailler pour leur pays". Il permet à long terme "au gouvernement camerounais de travailler au profit des populations les plus défavorisées dans les secteurs qui en ont le plus besoin".

De son côté, Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances, estime que les «fruits sont visibles». Pour le premier Argentier camerounais, "les contrats désendettement développement dont le premier a été signé en 2006, ont permis au Cameroun de rembourser 566 milliards de francs CFA". Cette somme aurait été entièrement réinjectée dans divers secteurs l'économie. Selon lui toujours, dix ans après la mise en oeuvre des C2D, "toutes les parties prenantes reconnaissent que c’est un instrument qui a porté des fruits visibles qui vont bénéficier d’une communication plus large afin que l’opinion publique le sache".

"Il est question pour les huit prochaines années d’injecter 400 milliards de francs CFA, fruits du remboursement de la dette par le Cameroun et d'utiliser ces ressources pour accompagner certains projets. Au-delà de l’horizon 2025, terme du troisième C2D, nous voulons penser que les politiques publiques assises autour de ces différents projets doivent se poursuivre", conclut-il.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 13/05/2017 à 16h01, mis à jour le 18/05/2017 à 16h01