Continent noir, l’Afrique le demeure malgré tous les projets d’électrification et d’extension de réseaux électriques. Le comble du paradoxe est que ce continent abondamment ensoleillé ne profite même pas de la technologie de production d’énergie solaire. En effet, environ 174,5 millions de citoyens de la CEDEAO n’avaient pas accès à l’électricité en 2016. Et la majorité d'entre eux (77%) vit en milieu rural, loin des extensions aux réseaux électriques classiques.
En raison de l’importance stratégique de l’énergie pour réduire la pauvreté et garantir un développement durable, le projet régional d’électrification hors réseau (ROGEP) a été conçu. C’est une initiative du Centre des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la CEDEAO (ECREEE), financé par la Banque mondiale (BM).
Le projet ROGEP couvrira finalement 19 pays, les 15 de la CEDEAO plus la Mauritanie, le Tchad, le Cameroun et la RCA. Concrètement, il sera question, à travers ce projet, d'équiper les ménages des zones rurales d'équipements solaires individualisés. Objectif: l’accès universel à l’électricité d’ici 2030.
Les promoteurs de ce projet sont à Yaoundé depuis le 28 novembre dernier, dans le but de présenter le ROGEP aux acteurs du secteur énergie du pays. La mise en œuvre du projet se fera en deux phases. La phase de préparation, en cours depuis juillet 2017 et qui court sur un an, consiste en une étude de terrain. «On veut savoir ce qui a déjà été fait en matière d’énergie solaire dans chaque pays. Mais aussi ce que les opérateurs privés vendent déjà sur place, en termes de lampes et plateaux solaires, entre autres. On va étudier toutes ces expériences pour voir comment elles pénètrent les marchés locaux et en fonction des résultats obtenus, on va formuler des recommandations pour dynamiser et faciliter l’accès aux équipements solaires en zones rurales», explique Nouhou Amadou Seini, coordonnateur du projet.
La phase II du ROGEP s’étendra sur quatre ans. Cette fois, il sera question de favoriser l’accès aux équipements en question. «On souhaite travailler davantage avec les opérateurs privés, qui bénéficieront d'appuis financiers afin de mettre les équipements à disposition et en assurer la promotion et la maintenance», indique notre expert.