Afrique du sud. Electricité: profonde crise de gouvernance chez Eskom

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Le 11/02/2019 à 17h05

L’opposition sud-africaine appelle, ce lundi, à un débat parlementaire au sujet de la crise de l’électricité qui s’aggrave, compliquant ainsi les problèmes économiques du pays

La députée de l’Alliance démocratique (DA), principale formation d’opposition, Natasha Mazzone a affirmée qu’«un débat sur cette crise (de l'électricité) est devenu un impératif».

En soulignant que les plans proposés par le gouvernement pour faire face à cette situation ne sont pas suffisants, la députée ajoute que ce débat doit avoir lieu cette semaine.

La crise a pris une tournure alarmante avec le retour depuis dimanche des opérations de coupures du courant, mises en œuvre par la compagnie nationale d’électricité (Eskom) en raison des défaillances que connaît le réseau du pays, fonctionnant à la limite de ses capacités.

Eskom fait face à une profonde crise de gouvernance, aggravée par une situation financière des plus difficiles. L’endettement de la compagnie ne cesse d’augmenter pour atteindre plus de 30 milliards de dollars.

Les institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), estiment que la crise du secteur de l’électricité en Afrique du sud représente la plus grande menace à la croissance économique de ce pays.

Selon une récente étude, le manque de capacité du réseau électrique a déjà coûté 10% de croissance du PIB au pays et pourrait en coûter autant durant les cinq prochaines années.

Le président Cyril Ramaphosa a présenté, dans son discours sur l’état de la Nation la semaine dernière, un plan de redressement de l’entreprise. Il souhaite une séparation entre production, transport et distribution au sein de la compagnie nationale d’éléctricité.

Dans son discours, qui intervient trois mois avant les élections générales, prévues au mois de mai prochain, Ramaphosa a rappelé que «Eskom est en crise et les risques pour l’Afrique du Sud sont énormes. Cela pourrait gravement nuire à nos ambitions en matière de développement économique et social»

Par ailleurs, l’agence internationale de notation, Moody’s, a estimé lundi que le plan du chef d’Etat sud-africain n’aidera pas à résoudre les difficultés financières d’Eskom.

Par Karim Ben Amar
Le 11/02/2019 à 17h05