La veille de la célébration de la Fête de la jeunesse au Cameroun, célébrée ce 11 février 2019, le président Paul Biya, comme de tradition, s'est adressé à la Nation. Une occasion pour le chef de l’Etat de faire une annonce forte visant à résorber l'endémique problème du chômage des jeunes.
«En 2019, il est prévu de créer au moins 500.000 emplois. Le gouvernement poursuivra l’opérationnalisation d’un dispositif de gestion prévisionnelle des emplois. Les axes stratégiques du plan d’action prioritaire de la politique nationale de l’emploi continueront d’être mis en œuvre», a déclaré le chef de l’Etat.
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Selon le président, la persistance du chômage des jeunes pourrait s'expliquer par «notre activité économique [qui] n’est pas suffisamment soutenue pour absorber les dizaines de milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Ce qui explique aussi que nombre d’entre eux, pour éviter le chômage, doivent accepter des emplois sous-qualifiés».
A travers des programmes gouvernementaux comme le Plan triennal «Spécial jeunes» qui concerne plus de 600.000 personnes, l’Etat camerounais s’efforce de favoriser, malgré tout, l'intégration socioprofessionnelle des jeunes. Ainsi, près de 4000 projets ont été élaborés dans l’agriculture, l’industrie, l’économie numérique et l’innovation.
Financements adéquats
Des financements adéquats sont également prévus dans ce cadre. Au demeurant, Paul Biya a confirmé que son présent mandat accordera une grande place aux jeunes. «Lors de ma prestation de serment en novembre dernier, m’adressant à vous, je vous ai demandé de ne pas perdre espoir. Je le répète aujourd’hui. En effet, je n’ignore pas vos difficultés. Je comprends votre aspiration au changement et votre désir de participer davantage aux décisions qui engagent votre avenir. Je vous le dis à nouveau: le Cameroun de demain se fera avec vous», a-t-il déclaré.
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Cependant, s'il a loué le regain d'intérêt des jeunes pour la politique, notamment au regard du dernier scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 dans le pays, Paul Biya pointe du doigt des dérives enregistrées via les réseaux sociaux.
«Si le principe de cette forme de démocratie directe n’est pas répréhensible en soi, on peut malheureusement constater qu’elle se traduit souvent par des prises de position outrageantes à l’égard des autorités, des acteurs politiques ou de simples citoyens. Cette manière de faire de la politique enfreint souvent non seulement les principes démocratiques, mais la loi», déclare Paul Biya. Le président ajoute qu'«il existe une autre façon, plus responsable et plus recommandable, de faire de la politique (...) En votant, en se présentant à une élection, en étant élu conseiller municipal ou régional, député ou sénateur, on fait de la politique au sens noble du terme. Si vous en avez l’ambition, n’hésitez pas à vous engager dans cette voie pour le bien de votre pays».