Afrique du Sud: les délestages vont coûter 0,9% de PIB, selon Goldman Sachs

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Le 24/03/2019 à 10h16, mis à jour le 24/03/2019 à 10h37

Les délestages vont coûter cher à l’économie sud-africaine. Selon Goldman Sachs, le pays pourrait perdre jusqu’à 0,9% en termes de croissance de son Produit intérieur brut.

Depuis le début de cette année 2019, les délestages tournants s’enchaînent en Afrique du Sud. Ces coupures ponctuelles du courant électrique sont en effet la seule alternative trouvée par Eskom, la compagnie sud-africaine d’électricité, pour éviter la coupure totale du réseau.

Actuellement, après avoir enclenché le «niveau 4» et ultime stade de son programme de délestages tournants, Eskom, qui produit 90% de l’électricité sud-africaine, suspend quotidiennement l’équivalent de 4.000 mégawatts d’électricité de la distribution, sur les 28.000 MW de sa capacité réelle de production actuelle, sachant que la capacité théorique du pays est estimée à 45.000 MW.

Ces coupures d’électricité ne manqueront pas d’impacter négativement l’économie sud-africaine. Selon les analystes de la banque américaine, ces coupures devraient se traduire par une baisse drastique de la croissance de l’économie sud-africaine durant le premier semestre de l’année en cours. Pour l’établissement financier, le pays pourrait perdre jusqu’à 0,3%, en termes de croissance, de son PIB.

Coupures dues à plusieurs facteurs

Pire encore, d’après une note de l’institution, publiée jeudi dernier, 21 mars 2019, «si l’intensité actuelle du délestage venait à persister en 2019, elle pourrait coûter 0,9% de la croissance annuelle».

Sachant que la Banque mondiale avait projeté une croissance de 1,3% de l'économie sud-africaine au titre de l'exerciec 2019, dans son rapport sur les "Perspectives économiques mondiales", l'évolution du PIB du pays arc-en-ciel pourrait, à cause de ces délestations, tomber à seulement 0,4% au terme de l'année en cours. 

Avec cette sortie, Goldman Sachs confirme les analyses de l’économiste sud-africain Mike Schussler, qui a récemment souligné que «si Eskom continue ainsi, à ne pas pouvoir fournir 10% des besoins tous les jours, cela va provoquer une contraction d’une partie de l’économie».

Rappelons que ces coupures d’électricité sont dues aux défaillances des centrales à charbon, à des pénuries de diesel, à la faiblesse du niveau d’eau des centrales hydroélectriques et aux dégâts du cyclone Idaï sur les unités de production d’électricité au Mozambique.

La conjonction de ces différents facteurs, combinée à une mauvaise gouvernance de la société au cours de ces dernières années, a grandement fragilisé la compagnie Eskom, qui produit 90% de l’électricité sud-africaine.

Par Kofi Gabriel
Le 24/03/2019 à 10h16, mis à jour le 24/03/2019 à 10h37