Le nouveau président de la Banque Mondiale boude la Chine et se rend en Afrique

David R. Malpass, nouveau président de la Banque mondiale.. DR

Le 26/04/2019 à 15h35, mis à jour le 26/04/2019 à 15h39

Le nouveau président de la Banque Mondiale, David Malpass, boude le "Belt and Road Furum" qui se tient en Chine avec la présence d'une quarantaine de dirigeants du monde et celle de la directrice du FMI. Il a préféré entreprendre un périple africain qui le mènera dans 4 pays du continent.

David Malpass, le nouveau président de la Banque Mondiale, un proche du président américain Donald Trump, a décidé, pour son premier voyage officiel en tant que président de l'institution de développement, de se rendre en Afrique et d’ignorer le "Belt and Road forum" qui se déroule du 25 au 27 avril 2019 en Chine.

Ce forum est marqué par la présence d'une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi celle de la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.

C’est donc Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque Mondiale, qui représente l’institution à Beijing.

"La directrice générale avait accepté l’invitation lorsqu’elle était présidente par intérim avant la nomination de David Malpass le 9 avril 2019", indique le porte-parole de l'institution de Bretton Woods.

L’ex président de la Banque Mondiale Jim Yong Kim, avait participé à la première édition du sommet chinois, il y a deux ans de cela.

Pour justifier cette décision, David Malpass a déclaré que l’Afrique est la priorité numéro 1 de la Banque Mondiale, du fait de sa concentration des populations les plus pauvres dans le monde.

En conséquence, en consacrant son premier déplacement à l'Afrique, il compte réaffirmer sa vision en matière de programme de réduction de la pauvreté et de développement en Afrique.

Un peu plus tôt dans le mois, lors du meeting de printemps du FMI et la banque mondiale, David Malpass avait déclaré que pour remplir sa mission, qui vise à éradiquer la pauvreté à l’horizon 2030, l’institution doit se concentrer sur l’Afrique.

"D'ici 2030, près de 9 personnes extrêmement pauvres sur 10 seront des Africains et la moitié des pauvres du monde vivront dans des environnements fragiles et affectés par le conflit", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse lors du meeting.

"Cela appelle une action urgente de la part des pays eux-mêmes et de la communauté internationale", avait-il conclu.

Pour son périple africain, le porte-parole de la Banque Mondiale a annoncé que David Malpass visitera 4 pays: Madagascar, l’Ethiopie, le Mozambique et l'Egypte.

Ce voyage officiel se terminera par une conférence sur la dette qui se tiendra à Paris, en France.

A noter que les chefs d’Etats de l’Ethiopie et du Mozambique, deux pays que visitera David Malpass lors de ce voyage, sont actuellement à Pékin, en Chine, où ils prennent part au "Belt and Road forum".

Cette absence du nouveau président de la Banque Mondiale est mal vue, d'autant que ce proche de Trump n'a jamais caché son hostilité vis-à-vis de la Chine. 

Aucun officiel américain prendra part au sommet, a du reste déclaré un porte-parole du département d’Etat américain.

Le nouveau président de la Banque Mondiale a toujours été critique à l’égard de la Chine.

«La Chine omet souvent de respecter les normes internationales dans les domaines de la lutte contre la corruption, des crédits à l'exportation et la recherche de solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de certain pays, telles que celle recherchées dans le cadre du Club de Paris», a déclaré David Malpass au sous-comité des services financiers de la Chambre des États-Unis, en décembre dernier.

Cette décision intervient dans un contexte tendu de guerre commerciale entre le gouvernement de Trump et le gouvernement chinois.

Les relations entre les deux pays se sont détériorées du fait de nombreux désaccords, tout particulièrement sur la propriété intellectuelle ou encore très récemment sur le pétrole iranien. 

Par Mehdi Heurteloup
Le 26/04/2019 à 15h35, mis à jour le 26/04/2019 à 15h39